Il y a quelques semaines, au cours d’une virée à la Fnac, Monsieur a fièrement exhibé sa dernière trouvaille : un coffret blu-ray d’une série américaine consacrée à la Révolution (américaine, évidemment), dont le rôle principal est tenu par Jamie Bell. Je ne suis pas très séries – j’ai beaucoup de mal à tenir 26 épisodes d’affilée – mais je me suis dit “pourquoi pas ?” vu que la période m’intéresse beaucoup.
Automne 1776. L’Amérique vit sa révolution… Agressé et spolié par l’occupant britannique et les soldats loyalistes, le peuple américain souffre. Un fermier nommé Abe Woodhull est recruté par des amis d’enfance pour former avec eux un groupe d’espions qui inversera le cours de l’Histoire des Etats-Unis.
C’est une excellente série. Son format relativement court – dix épisodes d’environ 45mn et un pilote – en fait le divertissement idéal de quelques soirées. L’intrigue est extrêmement bien menée, haletante, fondée sur des faits avérés auxquels des détails ont été ajoutés, et dans laquelle les personnages, réels ou fictifs, se fondent avec une grande fluidité. On s’attache aux personnages dont aucun n’est lisse et on apprend peu à peu à discerner les motivations de chacun. Qu’est-ce qui pousse certains à opter pour la révolution ou pour la couronne d’Angleterre ? Le profit, le sens du devoir, la lâcheté, l’idée de liberté, la volonté de préserver les siens…? On tremble que les espions soient découverts, on s’indigne des exactions commises par les deux bords, on sourit de découvrir à quel point certains personnages peuvent être retors… La série nous happe totalement.
En outre, c’est magnifiquement filmé : les scènes de nuit sont vraiment sombres, tout juste éclairées à la torche, la lanterne, ou la bougie ; les décors naturels sont superbes et les décors urbains ou maritimes tirent bien leur épingle du jeu. Selon leur origine sociale, les personnages ne parlent pas le même anglais et, parfois, ne le parlent pas du tout !
Mais mon immense coup de cœur va au soin apporté à la reconstitution : en gardant l’oeil ouvert (bien que n’étant pas hyper spécialistes de la période), nous n’avons décelé qu’une ou deux choses un peu étranges/anachroniques, mais rien qui gâche l’impression d’immersion totale dans une petite communauté américaine du 18ème siècle. Quand une femme se déshabille, elle doit retirer son corset ; aucun soldat ne sort sans perruque ; il faut recharger une arme après un tir ; l’architecture est bien de style colonial ; les rues sont sales… Autant de détails qui contribuent largement à plonger dans cette révolution que nous connaissons si mal.
La diffusion de la seconde saison vient tout juste de s’achever aux Etats-Unis, et il me tarde de la découvrir !