Une vieille maîtresse

Non, ce n’est pas mon nouveau surnom (encore que, parfois je me le demande, enfin passons), mais le titre du dernier film de Catherine Breillat. Pour ceux qui ne situent pas, c’est la cinéaste qui a tourné “Anatomie de l’enfer” dans lequel Rocco Siffredi joue un gay chargé par une jeune femme de la regarder nue toute une nuit – ça ne s’invente pas.
Plus sérieusement, le film a été sélectionné au festival de Cannes cette année et vaut vraiment le coup. L’histoire est adaptée du roman éponyme de Barbay d’Aurévilly et raconte comment un jeune homme libertin, Ryno, tente de se détacher de la femme qui est sa maîtresse depuis dix ans pour rester fidèle à Hermangarde, la jeune femme qu’il a épousée. Les acteurs sont tous excellents : Asia Argento parvient à humaniser le personnage de la maîtresse qui est sensée être laide et manipulatrice, Roxane Mesquida joue à la perfection la fausse naïve empêtrée dans ses contradictions. Et l’acteur qui joue Ryno (j’ai oublié son nom mais qu’est-ce qu’il est beauuuu) nous montre toutes ses hésitations mais aussi le liens quasiment mystique qui l’unit à sa maîtresse.
Ce film vaut pour beaucoup de choses : il montre le côté implacable et dévorant de cette relation et l’incapacité de tous les personnages à s’en défaire. Il souligne aussi les non-dits et les tabous de la haute société au début du XIXème siècle (et puis c’est un film en costumes, ça fait rêver).

Enfin, c’est une oeuvre qui vaut pour sa charge érotique : outre les personnages filmés en train de faire l’amour (tiens jamais testé cette position !), toutes les attitudes, les regards, les paroles même sont une allusion à cette passion sexuelle.
Avouons-le : Aurélie et moi étions un peu désespérées en sortant de la séance, mais nous avons beaucoup apprécié.

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