Malgré mon grand amour pour l’oeuvre de Zola, je constate que je ne vous ai toujours pas infligé de chronique de ses oeuvres. C’est chose faite à présent. Cette nuit, j’ai fini Le Rêve, quinzième volume de la série des Rougon-Macquart, principale oeuvre de Zola. L’écrivain s’était en effet attaché à raconter l’Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire, en faisant une violente charge contre le régime de Napoléon III.
Contrairement à la majorité des romans de cette série – ou tout du moins des plus connus – cet ouvrage ne cherche pas à montrer la réalité dans ce qu’elle a de plus glauque. L’auteur cherche ici à mettre en exergue la délicatesse des sentiments, la finesse des décors, la noblesse d’âme des personnages… Bien entendu, on retrouve le style propre à Zola, les descriptions virulentes, pleines de verbes et d’adjectifs rares, la catastrophe que l’on sent arriver, le style qui pouvait paraître cru à ses contemporains et qui nous semble parfois compassé. Mais quoiqu’il en soit, il s’agit, à mes yeux, d’un de ses plus beaux romans.
La question, cruciale chez Zola, d’une fin heureuse est ici ambiguë. Je me souviens d’une réponse que m’avait faite Dolorès de la Mancha (Sénéchal de la cour de Seine-et-Marne, comprenne qui pourra) il y a quelques années : “Cela finit bien… si l’on considère que ce n’est qu’un rêve.” et je trouve cette formulation tout à fait adaptée.
J’aime pas Zola…enfin ce que j’en ai lu. Du coup, je vais peut-être me laisser tenter. 🙂
Je suis contente que tu l’aies lu. A propos de ce roman, Zola a dit en avoir fait une “parenthèse” dans le déroulement de son oeuvre.
Je ne sais pas si les Rougon-Macquart sont une violente charge contre le second empire. Certes, Zola n’est pas spécialement enthousiaste mais Au bonheur des dames,La curée ou encore Son excellence Eugène Rougon ne sont pas sans exhaler un léger relent de nostalgie, voire d’admiration.
Je ne suis pas là pour disserter sur Zola alors je ne dirai qu’une chose:
“Ah, le pied d’Angélique!”
De tout ce que j’ai lu des Rougon-Macquart, j’ai souvent eu l’impression d’un fatalisme latent (imbibé d’alcool, par exemple) et d’une réalité effectivement bien “glauque”, c’est le mot. J’avais d’ailleurs detesté ma première approche de Zola, La Bête Humaine, qui me semble vraiment être le summum de ce qui peut être fait en matière de lecture déprimante pour une lycéenne de seconde… Heureusement, j’ai perseveré en dehors des cours. Allez, après Pratchett, je tenterai celui-ci.