Soutine à la Pinacothèque de Paris

Avant toute chose, je précise que c’est la troisième fois que je recommence cet article, donc s’il vous paraît sans queue ni tête, c’est normal.
Hier, j’ai traîné Tomo (pauvre de lui) à l’exposition Soutine qui se tient en ce moment à la Pinacothèque de Paris. Soutine (1893-1943) est né dans l’actuelle Biélorussie dans une famille juive orthodoxe et, après avoir un peu travaillé comme assistant d’un photographe, a décidé de suivre une carrière de peintre. Ami d’autres peintres russes, installés à Paris pour y étudier, il les a rejoints et s’est installé à La Ruche, dans le quinzième arrondissement, pour y travailler. Après des débuts difficiles, où il est tout de même remarqué par l’acheteur de Modigliani, Soutine asseoit peu à peu sa notoriété, et ce jusque dans les années 1930, où il devient un artiste “installé” et reconnu, notamment aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.

L’art de Soutine est caractérisé par une tendance à déformer ce qu’il voit, à “plaquer”, avec beaucoup de violence parfois, la couleur en de nombreuses touches pour tenter d’exprimer toutes les nuances de la vérité. Cette caractéristique est la plus visible au cours des années qu’il passe dans le Sud de la France, vers Céret et Cagnes. Les oeuvres qu’il crée à cette époque sont reconnaissable à leur aspect torturé, fait de courbures et d’épaisseurs de peinture, comme ici pour Les grands arbres bleus. Après son retour à Paris, cette dimension s’atténuera sans pour autant disparaître totalement, ce qui est particulièrement criant dans les portraits qu’il a produits, tous empreints de burlesque ou de bouffonnerie grave.

L’artiste s’est également inspiré des classiques, en particulier de Rembrandt, dont il a utilisé à plusieurs reprises le thème du Boeuf écorché. Le rendu est saisissant de réalisme, montrant bien à quel point Soutine maîtrisait l’utilisation des couleurs.
Il est impossible d’évoquer cette oeuvre sans parler de l’accueil critique qu’elle reçut : Soutine eut en effet à affronter les critiques antisémites, qui parlaient d’art juif ou judaïque, alors même que celui-ci n’a jamais fait la moindre allusion à ses appartenances religieuses dans sa vie ou dans son oeuvre. Ces critiques ont disparu au fur et à mesure qu’il était reconnu, mais soulignent bien certains traits de l’inconscient français pendant l’entre-deux-guerres.
L’oeuvre de Soutine toute entière est un questionnement sur le sens de la vie, l’exil, la position du peintre. Sans aller jusque-là, l’exposition est agréable à voir, car courte et bien documentée.

3 thoughts on “Soutine à la Pinacothèque de Paris”

  1. Comme je le disais donc dans ma première tentative (merci Canalblog d’avoir fait passer cette dernière à la trape…), ce post confirme tes dires au Temple de la Perdition situé à St Lazare : tes goût sont imprévisibles!
    C’est bien, on va s’entendre d’autant plus, parce que les miens sont carrément anarchiques. Encore qu’à première vue (mais bon, avec deux images pas évident), je ne suis pas fan de Soutine. Je reviens, je vais vérifier mes dires sur Google :3

  2. Bon, Canalblog, tu permets que j’écrive des commentaires?

    Comme je le disais donc dans ma première tentative (merci Canalblog d’avoir fait passer cette dernière à la trappe…), ce post confirme tes dires au Temple de la Perdition situé à St Lazare : tes goût sont imprévisibles!
    C’est bien, on va s’entendre d’autant plus, parce que les miens sont carrément anarchiques. Encore qu’à première vue (mais bon, avec deux images pas évident), je ne suis pas fan de Soutine. Je reviens, je vais vérifier mes dires sur Google :3

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