Samedi, nous sommes donc allés vivre la fameuse fête médiévale de Provins. Emportés par l’enthousiasme, nous avions choisi de partir tôt (8h30), ce qui, après une soirée un peu arrosée aux caves avec la famille de l’Anglais, était un peu héroïque. Nous récupérons Frédérie au passage, et arrivons sans heurt à 10h pile.
La tournée des boutiques démarre à peine et nous rencontrons déjà des têtes connues : après l’habilleuse de la licorne, nous avons la surprise de croiser notre corsetière préférée (et je n’ai toujours pas d’argent), puis Myrrdhin chargé de contrôler la zone. L’ambiance musicale est assurée par un groupe dynamique et bariolé, dommage que je ne connaisse pas leur nom…
Longue promenade en ville, où nous croisons au fur et à mesure la plupart des têtes connues qui nous avaient annoncé leur venue pour la fête : la Carité de Guingamor, les Renards… Dans la plupart des échoppes où nous avons nos habitudes nous sommes reconnus, mais il est vrai que le costume de l’Anglais est inratable.
Nous débouchons enfin sur les douves, et je réalise alors que l’an dernier j’ai raté une grosse partie de la fête… vu que je n’y étais pas descendue. Nous retrouvons le campement de la Rose et l’Epée, magnifique et immense, composé de différents amateurs éclairés. Sylve nous montre sa collection d’instruments chirurgicaux et nous explique l’art de la trépanation, un membre prépare le repas, un autre réalise des chaussures. Longue discussion sur l’art du cuir et les méthodes de travail pour les chaussures médiévales.
Le campement est accueillant, mais leurs membres ont quand même à cœur d’expliquer leur passion aux visiteurs, et nous nous éclipsons pour poursuivre la découverte des douves. Entre différentes échoppes, un groupe de bateleurs et musiciens attire la foule : alternant musique rythmée et jongleries, ils remportent l’adhésion du public.
Un peu plus loin, les passants sont attroupés autour de l’atelier du Grimeur – réalisateur des maquillages d’orcs à la Faille – et assistent à la transformation de clients à l’aide de prothèses en latex.
De retour dans la ville haute, je trouve enfin une costumière vendant des voiles pour compléter ma coiffure. En effet, celle trouvée à Orléans étant d’époque plus tardive que mon costume, je l’ai détournée et ai besoin de la « finir ». La dame de l’échoppe a la gentillesse de me confectionner un tour de tête en galon assorti à mon surcot, car je ne dispose pas d’épingle.
Et c’est alors que l’orage éclate… D’abord fine pluie, l’averse devient drue et nous force à nous abriter chez le vendeur d’hypocras. Profitant d’une accalmie, nous pensons avoir le temps de redescendre jusqu’à la voiture pour poser nos emplettes, mais sommes contraints de faire un arrêt au comptoir des colporteurs, un des derniers producteurs de Rose de Provins. Et pendant les longues minutes passées à l’intérieur, tandis que l’Anglais contemple, désolé, la rue se transformer en ruisseau, pendant que les gens toujours en plus grand nombre s’abritent dans la boutique, je fais l’acquisition d’eau de rose (à usage culinaire) et d’un bocal de confit de rose.
Nous parvenons, non sans mal, à rejoindre la voiture. Les rues en pente sont détrempées, mes chaussures médiévales glissent sur les bandes blanches, et je me réceptionne sur le genou, mais nous sommes enfin au sec pour quelques minutes pour dresser un petit inventaire. Parmi nos achats, on trouve deux bouteilles de sirop – lavande et fleurs d’hibiscus – une bouteille de vinaigre à l’ail des ours, un pot de confit de thym-citron pour Très Belle-maman et des bouteilles d’hypocras et de moretum.
Le ciel s’éclaircit enfin, nous retournons constater l’étendue des dégâts – et mes chaussures font « sprotch sprotch » à chaque pas. De retour à la Rose et l’Epée, rebaptisé campement de le rizière, Sylve nous offre de partager le déjeuner – un délicieux poulet aux navets et châtaignes, aromatisé d’une sauce au citron et amandes.
La fin d’après-midi est consacrée aux courses de l’Anglais, qui a renoncé pour le moment à se trouver des bottes pour finir son costume. Après de nombreuses hésitations, il opte pour une peau de renard – mais je n’ai pas le droit de poster la photo ici – et pour des armes en latex – l’appel du GN a retenti. Nous croisons les lépreux, qui déambulent sans mot dire mais en faisant tourner leurs crécelles.
Alors que nous finissons nos achats, la pluie reprend… Abrités sous un auvent du campement des renards, l’Anglais et moi finissons par craquer et décidons de rentrer. Le temps de retrouver Frédérie, dire au revoir aux personnes que nous croisons… Il est 18h au moment où nous démarrons la voiture et où le ciel s’éclaircit enfin. Mais nous sommes recrus de fatigue, et la perspective de patauger dans la boue de la place du Châtel pour le bal du soir ne nous amuse que moyennement. A notre arrivée, l’Anglais finira par m’avouer qu’il souffre en réalité de migraine… depuis le milieu de l’après-midi. Malgré les caprices du ciel, ce fut une excellente journée, clôturée par une couronne aux pétales de rose (oui, la même que l’an dernier).
Moi aussi je veux me mettre un torchon sur la tête!! Et manger des trucs bizarres et danser dans la boue!
Dans mes bras ! Tu as compris l’essence de la reconstit’ et des fêtes meds ! Dès que tu rentres en France on t’emmène !
pfiou !
A y est, j’ai fini mon post sur Provins ! Une semaine pour l’écrire, j’espère que je ne battrais pas ce record.
Les “bariolés” en rouge et vert sur votre photo s’appellent Saboï. Ce qu’ils font est vraiment excellent !!