Mardi soir, c’était concert de Rammstein à Bercy. L’histoire de ce concert est assez particulière, et rien que l’obtention des places tient du roman : la mise en vente a eu lieu lors du week-end de Provins (celui où nous étions occupés à camper dans les douves), et dès le lundi suivant, il y avait rupture. J’avais donc fait une croix sur la possibilité de m’y rendre. C’était sans compter Sylve, qui a réussi à nous obtenir les deux dernières places disponibles auprès de son CE une dizaine de jours plus tard.
“Nous” ? Et oui, vous n’avez pas rêvé, il y avait deux places : pour moi et… pour l’Anglais qui, le pauvre, n’en demandait pas tant. Néanmoins, comme tout cela partait d’un très bon sentiment, il se résolvait à l’inévitable : écouter du métal pendant deux heures, en allemand, et entouré de gens tous plus frappés les uns que les autres. Mais le destin lui a soufflé une autre idée : nous avons décidé d’offrir ladite place à Tommy ze Geek, mon beau-frère qui, lui, pleurait toutes les larmes de son corps à l’idée de ne pas pouvoir y aller.
Donc mardi soir, j’arrive à Bercy avec GauT et Sylve vers 18h30, il pleut, et nous commençons à faire la queue. Tom me prévient, il arrivera vers 19h30 (ô joie), et je regrette sérieusement de ne pas avoir pensé à lui donner sa place plus tôt. A 19h, les portes s’ouvrent, et il pleut. A 19h30, mon groupe entre dans Bercy, il pleut, pas de nouvelles de Tom (ou plutôt des nouvelles pas très rassurantes). A 20h, début de la première partie (raaaaah), il pleut toujours et toujours pas de Tom. Enfin, miracle, le susnommé arrive essouflé peu avant 20h15, on court, on récupère les deux places que Sylve a vaillamment défendu en notre honneur, et on se pose, le tout dans un joyeux bordel entre bises aux connaissances, tentatives de séchage, spots en pleine figure et décibels à fond.
La première partie est assurée par Combichrist, groupe norvégien (je savais bien que ces gens parlaient trop bien anglais pour être de l’Est), et dont la musique est… je dirais de la dark électro très bourrine : deux batteurs (si, si !), un clavier et un chanteur. Pas de guitare, ni de basse. Le rendu est assez spécial, même si j’ai bien aimé quelques chansons (Blutluya, notamment), mais je me vois plus danser là-dessus que chantonner ça sous ma douche, je le reconnais.
Les lumières se rallument, j’essaie désespérement de me réchauffer, engloutis un demi paquet de gâteaux, continue à dire bonjour… Nous sommes extrêmement bien placés : dans les gradins, face à la scène. Certes, c’est loin, mais la vue est imprenable.
Le concert commence et là… Un chalumeau découpe une porte en forme de cercueil dans le décor, les membres du groupe entrent (remarquez le magnifique tablier de boucher en cuir rouge du chanteur)… c’est l’hystérie dès les premières notes de Rammlied. On enchaîne avec d’autres chansons du nouvel album, que j’ai du mal à identifier (je n’ai récupéré les titres que 24h auparavant). Bien sagement, je garde mes bouchons d’oreille, j’ai trop peur d’avoir des acouphènes.
Sauf que. Feuer frei ! commence, et là, aucun moyen de garder des protections qui m’obligeront à m’entendre hurler (faux) en choeur, et à rater le meilleur de la chanson. Premiers gros effets pyrotechniques, explosions sur “Bang ! Bang !”, cris… Y’a pas à dire, ça défoule. Mais je ne suis pas encore complètement folle, je remets mes protections dès la fin du titre.
Trois chansons plus tard, commence celle du nouvel album que je préfère, Frühling in Paris. Une telle chanson à Bercy, forcément, ça met l’ambiance. Au diable mes bonnes résolutions, je chante (toujours aussi faux) avec tout le monde, dans un allemand quelquefois approximatif, mais avec quel bonheur ! Les titres s’enchaînent avec régularité, déclenchant une véritable hystérie sur certains “golds” – Links, Du hast – et sur la chanson phare du nouvel album, Pussy (la fameuse chanson censurée, sans parler du clip…).
Le groupe sort alors les gros lance-flammes. Du fond de Bercy (gradin face à la scène), nous avons pu sentir les vagues de chaleur à chaque “tir”. Je n’ose même pas imaginer comment ça se passe dans la fosse (laquelle est d’ailleurs séparée en deux pour éviter une trop grosse bousculade). Sur Benzin, le chanteur utilise une pompe à essence pour déclencher les flammes. Plus tard sur Engel, ce seront des ailes géantes en métal.
Mais c’est déjà la fin, dans une pluie de paillettes (ou de ce que j’ai identifié comme tel). Premier départ, le public hurle pour un rappel, le sol tremble à force d’être martelé… Ils reviennent et entonnent Sonne, ma chanson préférée de toute leur discographie. Je suis comblée, car celle-ci ayant tout de même plus de dix ans, c’était pas gagné de l’entendre en live. On enchaîne avec Ich will, où le public répond avec autant de force que sur le titre studio. Il faut dire que la chanson est calibrée pour : “Kann sie mir hören ? Wir hören dich !” etc. Un troisième titre, et les artistes repartent. Ca sent la fin, mais la lumière ne se rallume pas.
Ultime retour, et ultime chanson, Engel. La mélodie de celle-ci étant appuyée tout du long par un sifflement (mélodieux, hein, le bruit de quelqu’un qui siffle) aigu, je décide de reprendre mes bouchons d’oreille pour plus de sécurité. Comme je l’ai dit plus haut, les ailes se mettent à cracher du feu, puis le clavier accomplit son rituel de concert : assis dans un canot pneumatique, il parcourt la salle porté par les spectateurs de la fosse, tout en brandissant un drapeau français. Incroyable mais vrai, il en ressort indemne.
Cette fois c’est vraiment fini. Nous reprenons doucement nos esprits et regagnons la sortie, des étoiles plein les yeux (et quelques sifflements dans les oreilles). C’était un vrai spectacle, dans tous les sens du terme, presque frustrant quand on sait que le groupe ne peut pas sortir tous ses tours pyrotechniques car il s’agissait d’une salle couverte.
Gross Konzert
Quoi ? Comment ? Un concert de Rammstein au Val-de-Grâce ? Mais où ont-ils mis la sono ?
P.S.: Dans le fond, c’est plutôt logique de jouer “Engel” dans une église…
Moi, je suis comme l’Anglais: j’aime pas Rammstein. Ça crie trop pour moi -_-.
Nicht verbrennt
En tout cas t’as pas brûlé tes jolis cheveux & ca c’est l’essentiel :o)