Tokyo en cinq jours – Jour 3

Jour 3
Aujourd’hui, détente. Pas de visite culturelle à l’horizon, juste une plongée dans la vie quotidienne tokyoïte par le biais d’une expédition dans un quartier résidentiel un peu excentré, Kichijôji. Cette excursion était réclamée par l’Anglais, qui a découvert l’endroit par au moyen d’un manga qu’il lisait dans son jeune temps, Racaille blues, et dont l’action se déroule ici. Kichijôji est un quartier résidentiel et commerçant – avec un Marui juste en face de la gare, dans lequel j’ai trouvé un très beau stand de kimono, nous y reviendrons – mais est surtout connu pour son parc, Inokashira Kôen.
Nous passons donc la matinée à arpenter tranquillement le parc, sous le soleil. Le centre est occupé par un petit lac peuplé de carpes voraces, mais qui abrite aussi un sanctuaire. On peut également faire du pédalo… dans des bateaux en forme de cygnes ! Totalement kitsch, et emblématique des lieux.

Mais la “pièce maîtresse”, si j’ose dire, est le zoo, que nous nous empressons de visiter. La première partie, la plus petite, est consacrée aux oiseaux – j’ai enfin vu à quoi ressemblait un canard mandarin – et nous y croisons un groupe de maternelles, ainsi que quelques mères de famille avec leur progéniture. Il faut marcher quelques minutes pour rejoindre la seconde partie, immense, qui abrite quant à lui des singes, des chats sauvages, de superbes oiseaux exotiques aux couleurs incroyables… et partout, des groupes d’enfants !
Nous passons deux bonnes heures à arpenter les lieux, prendre des photos, observer les animaux… Un véritable retour en enfance, sous le chaud soleil de mai, dans un calme somme toute relatif mais radicalement différent du brouhaha des grands centres que sont les quartiers touristiques. En début d’après-midi, nous décidons de nous asseoir pour grignoter des takoyaki – beignets de poulpe aux algues et à la mayo – et écrire nos cartes postales. Une jeune mère s’est alors assise près de nous et s’est mise à nous parler, de la France, du Japon. Une vraie rencontre, assez insolite quand on connaît la réserve des Japonais.

Après un break à l’hôtel – cette semaine, mon sport favori sera la sieste de 5 à 7 – destination Shibuya pour retrouver Sachiko, une amie de fac. A l’époque où j’étais scolarisée ici, elle et un autre étudiant japonais de la fac étaient chargés de prendre soin des étudiants étrangers de notre résidence. Nous devons dîner avec elle et son copain, et elle a réservé une table à Ebisu, à quelques minutes de là, dans une izakaya.
L’izakaya, c’est l’équivalent japonais du bar à tapas. J’ai beau chercher, je ne trouve pas de meilleure comparaison. On vient ici en couple, entre amis, entre collègues… On mange et surtout on boit : généralement, on commande un menu qui fournira une petite dizaine de plats déjà déterminés – ici du sashimi, de la purée de sésame, diverses brochettes, une salade composée… japonais ou d’inspiration plus ou moins occidentale. Pour faire passer le tout, du saké, de la bière et, grande découverte de la soirée : du shôchu, équivalent de la vodka, en moins fort. Ma préférence va à la version distillée à base de shiso, cette plante que l’on appelle également le “basilic japonais”.

L’ambiance est bon enfant quoiqu’un peu bruyante – mais nous sommes vendredi soir c’est normal. Dans la série “faisons découvrir des trucs nouveaux à l’Anglais”, nous avons testé le dîner en chaussettes : les chaussures sont laissées à l’entrée de l’étage, dans le petit casier correspondant à notre table, et il faut enfiler des chaussons spéciaux pour aller aux toilettes.
La soirée file à toute allure, nous buvons, nous mangeons (très bien), nous échangeons des anecdotes sur nos années de fac, sur comment les couples se sont formés… Et vers 23h30, c’est l’heure de partir. Ca tombe bien, c’est l’heure de départ approximative que Sachiko avait précisée en réservant. Et oui ! Ici, on réserve l’heure d’arrivée en donnant une estimation du temps qu’on va passer sur place.
Il faut alors rejoindre rapidement la station, car mine de rien le dernier train de banlieue ne tardera pas – les horaires de fin de service sont sensiblement les mêmes qu’à Paris. Une excellente journée qui nous a offert une vraie incursion dans la vie quotidienne.

1 thought on “Tokyo en cinq jours – Jour 3”

  1. Pfff! Quelle manque de culture générale ! Non seulement ça ne connaît le shôchu mais ça ne sait pas que le canard mandarin est un canard…laqué 😉

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