Fête des Remparts – Dinan 2010

Non, je ne suis pas morte étouffée par un ventilateur défectueux, ni par une crise cardiaque provoquée par le dernier Predator. J’ai juste eu une grosse flemme, et pas grand-chose à raconter.
Le week-end dernier, l’Anglais et moi nous sommes rendus à la fête médiévale de Dinan, qui a la particularité de n’avoir lieu qu’une fois tous les deux ans, et que nous avions déjà visitée en 2008. Comme la dernière fois, nous avons pu abuser de l’hospitalité de l’un des cousins de l’Anglais, qui habite avec sa famille à quelques kilomètres de la ville, dans une jolie maison avec un beau jardin plein d’hortensias (oui, en Bretagne, ça sent le cliché, mais c’était vraiment ça).

En deux ans, nous avons fait pas mal de progrès en matière de costumes et de reconstitution. Cette année, nous sommes venus avec l’idée de “représenter” deux époques, le XIème siècle anglo-saxon et le XVème siècle bourguignon (dirons-nous). Samedi fut pour moi l’occasion d’étrenner ma nouvelle robe saxonne, réalisée par l’Anglais pendant nos vacances (oui, je l’exploite honteusement). Elle n’était pas totalement finie, mais je peux déjà dire que j’ai reçu beaucoup de compliments, et que j’étais très fière car c’est le premier costume complet (chemise, robe, chausses et accessoires) entrièrement réalisé par mes soins – et ceux de l’Anglais et sa mère.

La fête était sympathique, mais nous avons eu une sensation de “manque” : pas beaucoup d’échoppes intéressantes (deux, en fait), des spectacles très orientés vers les familles avec enfants, peu de gens “bien” costumés… En effet, même si le comité des fêtes se montre “inflexible” quant à l’obligation du costume pour ne pas payer l’entrée, elle l’est beaucoup moins sur la qualité dudit costume. On retrouve énormément de robes en rideaux de grand-mère, de tuniques en acrylique, de moines à perruque, ou équivalents.

Samedi soir, après une pause bien méritée passée à goûter le cidre maison et à fabriquer du vin de noix – à l’heure où j’écris, l’Anglais a toujours les mains tachées de brun, malgré les étrillages répétés, retour en ville pour le bal. Mais soit je me fais vieille, soit je suis juste trop fatiguée, je n’ai pas du tout dansé, me contentant de discuter avec les amis que nous avons retrouvés là-bas. Et parfois, des conversations bien éloignées du sujet de la fête ! Qu’à cela ne tienne, la soirée fut chaleureuse et drôle, malgré quelques individus copieusement imbibés dans les rues quand nous sommes partis.

Dimanche matin, la pluie s’est invitée. Mais ce n’était qu’une bruine bretonne – car il est bien connu qu’en Bretagne il ne pleut que sur les imbéciles – qui s’est dissipée dans la matinée. L’Anglais voulait à toute force prendre des photos du campement tatare/russe (oui, les deux populations cohabitaient à l’exception de leurs trois batailles quotidiennes), et nous avons donc passé plus d’une heure sur place à prendre des photos, baver devant les magnifiques costumes, imaginer nos propres créations, regarder la bataille… D’ailleurs, ce spectacle était sacrément idiot. Si on ne peut pas remettre en doute la qualité d’interprétation et de reconstitution des compagnies, le scénario créé par un Français était tout simplement risible. Dans le fin fond de la steppe russe au début du XIIIème siècle, deux templiers se poursuivent suite au vol du trésor de la commanderie par l’un d’entre eux, et chacun se retrouve dans un camp : l’un russe, l’autre tatare. Il est question d’honneur bafoué, de Bretagne, de mort qui revient à la vie en pleine bataille, de trésor du temple et de Philippe le Bel… un peu n’importe quoi, osons le dire. Mais bon, à l’arrivée, nous en avons pris plein les mirettes, alors c’est l’essentiel.

Que serait une fête médiévale sans shopping ? Celle-ci n’a pas dérogé à la règle, même si nous avons été particulièrement économes : un peu d’hypocras et de colindrum, des épices, un sac de voyage en toile de lin (à moi mes aiguilles et ma laine à broder) et… des bières bretonnes et des conserves de la Belle-îloise. On ne se refait pas.
En partant, nous avons eu la joie de recevoir de la part de nos hôtes un gros bouquet de menthe fraîche ainsi que quelques brins de bergamote, qui ont embaumé la voiture sur le trajet du retour. J’espère que l’Anglais ne tardera pas à convertir ces merveilles en boisson rafraîchissante et revigorante. Un trajet étonnamment rapide, le Mont-Saint-Michel dans le lointain, des souvenirs plein la tête, tout cela nous a offert une belle échappée dans ce mois de juillet déjà bien entamé.

4 thoughts on “Fête des Remparts – Dinan 2010”

  1. J’aurais drôlement aimée être là! Les sorties médiévales me manquent beaucoup… Il y a fort à parier, malheureusement, que les filles seront encore trop jeunes dans deux ans… Peut-être dans quatre ans, alors… Sauf si d’ici là numéro 3 se pointe (et qu’avec ma chance habituelle -que je préfèrerais largement voir s’exprimer lors du tirage du Loto- il y ait encore un(e) loustic qui tape l’incruste…)!
    Et là, je me tape des délires en imaginant les costumes des poupettes… ça serait trop mignon quand même!
    Bisous à tous les deux!

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