Né d’un père syrien et d’une mère bretonne, Riad Sattouf raconte dans L’Arabe du futur sa jeunesse au Moyen-Orient. Dans le premier tome (1978-1984) le petit Riad était balloté entre la Libye, la Bretagne et la Syrie. Dans ce second tome, qui couvre la première année d’école en Syrie (1984-1985), il apprend à lire et écrire l’arabe, découvre la famille de son père et, malgré ses cheveux blonds et deux semaines de vacances en France avec sa mère, fait tout pour devenir un vrai petit syrien et plaire à son père.
J’avais adoré le premier tome de cette chronique, sous-titrée “Une jeunesse au Moyen-Orient”, en dépit de sa crudité intermittente. Le dessin de Riad Sattouf peut paraître simple voire naïf, mais ce n’est qu’une façon de rendre son message plus percutant, je pense. J’apprécie l’emploi du noir et du blanc avec une touche de couleur selon l’endroit où l’on se trouve : rouge pour le village, bleu pour la France, doré pour Palmyre… A chacun correspond, me semble-t-il, une émotion dominante.
La peinture qu’il offre du Moyen-Orient, et en particulier de la Syrie, au début des années 80 fait froid dans le dos : l’éducation (ou plutôt le dressage), la haine des juifs, la propagande qui se niche dans les plus petits recoins, les crimes d’honneur… Toutefois, l’auteur nous croque avec tendresse ou émotion ses moments de complicité avec son père, ses jeux, sa découverte de l’écriture arabe… C’est une lecture ambivalente, entre souvenirs d’enfance et témoignage crucial sur l’établissement des dictatures “socialistes” (revendiquées comme telles) dans cette partie du monde.
Quoi qu’il en soit, le second tome est aussi bon que le premier, et je vous le recommande chaleureusement.
L’Arabe du futur, une jeunesse au Moyen-Orient, tomes 1 et 2, Riad Sattouf, Allary Editions