J’émerge péniblement de cette fin novembre et de ce mois de décembre pour reprendre mon souffle, mais ça n’a pas été simple.
Quand mon éditrice m’a annoncé la bouche en cœur que, contrairement à ce que je croyais, j’avais jusqu’à mi-décembre et non mi-janvier pour lui renvoyer le manuscrit de mon prochain roman, c’est peu de dire que j’ai paniqué. Si j’avais plutôt bien avancé depuis l’été, j’ai fait beaucoup de “stop and go” pour me consacrer à d’autres projets, et le deuxième confinement a très sévèrement entamé ma créativité. Du coup, j’étais très en retard (surtout quand tu crois naïvement disposer d’un mois supplémentaire).
J’ai donc dû m’imposer un rythme de travail assez militaire : écriture toute la journée (sauf quand je suis de permanence relecture pour mon cabinet de consultants), et le soir (avec une pause pour regarder l’épisode hebdomadaire du Mandalorian), et l’Anglais derrière qui me poussait au boulot quand j’avais surtout envie de glander sur les réseaux sociaux (loué soit-il). Parce que la blague dans tout ça, c’est que j’écris en général lentement : si l’écriture m’est nécessaire, c’est aussi processus presque douloureux, où je dois m’arracher les mots sans jamais être satisfaite du résultat (parfois je me relis et je me dis “tiens, c’est pas mal”, mais pas quand je suis dans le feu de l’action). J’ai donc donné un énorme coup d’accélérateur, terminant au rythme d’un chapitre tous les 2/3 jours (les week-ends avec enfants sapent ma moyenne).
La première semaine de décembre a été carrément atroce. En moins de 48h, nous avons cumulé les mauvaises nouvelles (décès de la grand-mère de Monsieur, appel assez angoissant de la maîtresse du Paprika, double report d’un rendez-vous très important…), et j’ai été odieuse avec les enfants. J’ai beaucoup pleuré, appelé trois fois ma psy en une semaine, et je m’y suis remise.
J’en profite pour remercier mon entourage qui m’a épaulée, en particulier l’Anglais qui m’a tenue à bout de bras cette semaine-là (alors que bon, il était autant sinon plus touché que moi), et Isa qui m’a envoyé un colis d’anni-Noël plein de bonnes ondes au bon moment.
Au bout du compte, j’ai rendu… 16 chapitres, soit à peu près les deux tiers du futur manuscrit. Après m’être royalement accordé quelques jours pour souffler faire mes cadeaux de Noël, j’ai commencé le chapitre 17, et je suis tombée malade. Rien de grave (j’ai fait un test PCR en catastrophe pour ne pas ramener le Covid au repas de Noël), juste ma bonne vieille crève de fin de trad / fin d’écriture, quand mon corps est bout de sa vie et que je relâche d’un coup la pression.
J’ai une traduction à rendre le 4, que je n’ai plus qu’à relire. Le reste de mon manuscrit à achever le plus vite possible. Et après, je suis au chômage. Ces dernières années je me suis toujours payé le luxe de connaître mon planning jusqu’à un an à l’avance, mais cette foutue pandémie a tout fichu en l’air, si bien que je n’ai plus aucune visibilité. Je vais relancer mes contacts, et surtout espérer que mes éditeurs se souviennent de mon existence, mais en attendant, c’est plutôt inconfortable.
J’envisage tout de même de publier un bilan de 2020, ainsi que mes envies / espoirs pour 2021. A très vite!