Cette année, pour la reprise de la saison, nous avions décidé d’innover sur deux points : d’abord en ouvrant 2016-2017 par un ballet (nous n’allons en voir qu’un ou deux par an), lequel était en outre interprété par une compagnie invitée, l’American Ballet Theatre. Cette compagnie de danse américaine est très réputée et ne s’était pas produite en France depuis longtemps.
Au programme, un ballet très classique à l’histoire forcément connue : La Belle au bois dormant.
Sur une musique de Tchaïkovski, le chorégraphe Alexei Ratmansky a décidé de revenir au plus près de la chorégraphie et de la mise en scène de Marius Petipa, à l’origine de La Belle au Bois dormant. Les costumes et décors sont, quant à eux, très inspirés de ceux créés par Léon Bakst en 1921.
Le résultat est superbe à tous points de vue. La musique est belle et, pour ceux qui ont visionné le classique de Disney dans leur enfance, a un air de déjà entendu (il est évident que des phrases musicales ont été “prélevées” dans l’oeuvre pour accompagner le dessin animé). Les décors sont magnifiques et les costumes à couper le souffle, avec une forte inspiration de la France de Louis XIV (le roi s’appelle Florestan XIV), en hommage à Charles Perrault.
L’interprétation, enfin, est parfaitement maîtrisée. Isabella Boylston en Aurore est à la fois touchante et joueuse, appuyée par une technique époustouflante. Josef Gorak en prince n’est pas en reste, avec quelques solos magnifiques. Le reste de la compagnie a été à la hauteur de l’enjeu, chacun évoluant avec grâce, légèreté et maîtrise malgré parfois une foule nombreuse sur scène, qui aurait pu donner une impression d’écrasement. Mention spéciale à Marcelo Gomes en Carabosse et à Jeffrey Cirio en Oiseau Bleu, mes deux coups de cœur de la soirée.
Mon seul regret : ne pas avoir vu danser Misty Copeland dont j’entends parler depuis des années.
Si vous aimez la danse classique dans ce qu’elle a de plus traditionnel et flamboyant, de coloré et de joyeux, courez-y, vous ne serez pas déçus.