Ce week-end, j’étais invitée au Festival du livre romantique au château de Chillon, en Suisse. Il s’agissait de la première édition de l’événement, créé dans le cadre du bicentenaire du séjour de lord Byron au château, et organisé par le Salon du livre de Genève.
Le château est un monument magnifique. Bâti au 15ème siècle au bord du Lac Léman (voire dedans), il est encore intact aujourd’hui et a été très bien restauré au 19ème siècle. Les remparts sont ceints de tours et abritent une mini-ville autour d’une cour.
Il s’agit d’un ancien château des princes de Savoie, et cela se sent dans le soin apporté aux décors comme dans les imposantes défenses encore debout. En ce moment, une exposition retrace le séjour de lord Byron dans la région à l’été 1816, ainsi que la naissance du mouvement romantique.
En compagnie de Camille Adler et Emily Blaine, nous étions conviées à débattre sur “Le succès fou de la romance”. Nous avons donc parlé définition de la romance, défense du genre, problèmes inhérents à l’écriture, etc.
Comme à son habitude, Camille était costumée en rapport avec l’événement (elle avait choisi une tenue en hommage à lord Byron) et a eu son petit succès ! Les nombreux visiteurs, majoritairement asiatiques, n’étaient sans doute pas visés par le festival, mais nous avons quand même réussi à fédérer un petit public (et à le faire rire).
En outre, il faut souligner l’extrême gentillesse des organisatrices (et de l’organisateur) qui se sont mises en quatre pour nous accueillir. Nous avons été traitées comme des princesses : hébergement dans un quatre étoiles au bord du lac, transports gratuits en ville (bon, on a marché), défraiements généreux pour les repas, et soin constant apporté à notre bien-être.
La forteresse de Chillon est sise sur la commune de Montreux, célèbre pour son festival de jazz – dont je possède une affiche – mais aussi… pour ses studios d’enregistrement. Et pas n’importe lesquels, ceux où Queen enregistra l’album Made in Heaven. C’est donc tout naturellement qu’on y trouve une statue de Freddie Mercury, à laquelle je suis allée rendre hommage sous l’œil un peu désabusé de mes collègues.
En tout cas, ce séjour, bien que trop bref, m’a fait un bien fou : j’ai vu le soleil (après une semaine de flotte torrentielle, c’était bienvenu), j’ai rigolé avec Emily et Camille, je me suis fait de nouvelles copines, j’ai découvert un endroit sublime mais, surtout, j’ai amorcé ma réconciliation avec la Suisse. Ce pays demeure pour moi celui où j’ai passé la quasi-totalité de mes vacances scolaires pendant les huit années qui ont suivi le divorce de mes parents, et je n’en garde franchement pas que des bons souvenirs. Jusqu’à ce que je reçoive l’invitation, j’avais juré mes grands dieux que jamais je ne reposerais un orteil au pays du gruyère. A présent, je suis quand même beaucoup plus ouverte à la question.