Ca pourrait être pire. On pourrait être malades, avoir un proche en réanimation, être atteints dans notre activité professionnelle (oui, un peu, à titre personnel, mais comparé aux intermittents et restaurateurs, c’est risible), se voir refuser des traitements médicaux pour cause d’encombrement des services de santé… la liste est longue.
Pourtant, j’avoue ressentir une certaine lassitude face aux nouvelles annonces, et redouter comme jamais un troisième confinement – dont il se murmure qu’il pourrait ressembler à celui de mars dernier. J’ai envie de voir des gens (et encore, je discute avec les parents d’élèves matin et soir), de sortir prendre un verre ou manger au resto, même si ça va me coûter un rein en baby-sitter, d’aller au cinéma (je veux voir Dune, bon sang!), de prévoir des choses…
C’est surtout ça, qui m’ennuie : ne pas savoir, ne rien pouvoir prévoir. Aller chercher le pain revient presque à faire des plans sur la comète. Réfléchir aux vacances me semble inutile, je commence même à me dire que pour cet été c’est pas forcément bien embarqué.
Pourtant, j’ai bien conscience d’être privilégiée, d’avoir les ressources matérielles, physiques, psychiques, émotionnelles pour gérer sans trop de dégâts cette situation. Je pense même être bien mieux lotie que la plupart de mes connaissances.
Mais quand même, pour paraphraser Obélix, je suis un peu “lalala”.