Ca pourrait être pire. On pourrait être malades, avoir un proche en réanimation, être atteints dans notre activité professionnelle (oui, un peu, à titre personnel, mais comparé aux intermittents et restaurateurs, c’est risible), se voir refuser des traitements médicaux pour cause d’encombrement des services de santé… la liste est longue.
Pourtant, j’avoue ressentir une certaine lassitude face aux nouvelles annonces, et redouter comme jamais un troisième confinement – dont il se murmure qu’il pourrait ressembler à celui de mars dernier. J’ai envie de voir des gens (et encore, je discute avec les parents d’élèves matin et soir), de sortir prendre un verre ou manger au resto, même si ça va me coûter un rein en baby-sitter, d’aller au cinéma (je veux voir Dune, bon sang!), de prévoir des choses… C’est surtout ça, qui m’ennuie : ne pas savoir, ne rien pouvoir prévoir. Aller chercher le pain revient presque à faire des plans sur la comète. Réfléchir aux vacances me semble inutile, je commence même à me dire que pour cet été c’est pas forcément bien embarqué.
Pourtant, j’ai bien conscience d’être privilégiée, d’avoir les ressources matérielles, physiques, psychiques, émotionnelles pour gérer sans trop de dégâts cette situation. Je pense même être bien mieux lotie que la plupart de mes connaissances. Mais quand même, pour paraphraser Obélix, je suis un peu “lalala”.
Pour moi, comme pour sans doute beaucoup d’enfants, le 14 juillet a toujours marqué le “vrai” début des vacances. C’est le soir où on va voir les feux d’artifice, on peut se coucher tard, on a peut-être droit à une glace… Il fait chaud, le ciel est dégagé, on est au spectacle, et la vie est douce.
Hier, pendant que j’admirais le feu d’artifice de Paris depuis le quai de ma gare de banlieue, je me suis dit que ce serait sympa d’emmener la Crevette voir ça d’ici un an ou deux… Et puis le retour à la maison, la nouvelle qui tombe, qui assomme. Encore. Et dans des circonstances pareilles, la première chose qui m’est venue à l’esprit, c’est : il y aura des enfants parmi les victimes.
Comment faire pour supporter l’angoisse quand on se dit que ça pourrait être le sien, qu’on aurait pu se trouver là ? Cette photo d’une poupée gisant sur l’asphalte à côté d’une poussette me hantera toute ma vie, je pense : cela aurait pu être la poupée de ma fille, cela aurait pu être sa poussette, ç’aurait pu être elle. Comment élever nos enfants, envisager de fonder une famille dans un contexte aussi ahurissant ? J’ai envie d’y croire, d’entretenir l’espoir, la foi en l’être humain, et puis je vois des horreurs pareilles…
Je n’ai pas la réponse à ces questions. Je ne peux que me blinder un tout petit peu, couper au maximum la télé et Internet pour éviter les nouvelles anxiogènes, les images épouvantables, les commentaires à vomir des uns et des autres. Je ne peux qu’essayer, avec l’Anglais, d’élever notre fille dans des idéaux de tolérance et d’ouverture d’esprit. Mais parfois, la tâche semble immense, et le vide sous nos pas d’une profondeur insondable.
Je sais que ça sonne franchement pompeux et grandiloquent, mais je reprends les mots de Winston Churchill (dans un tout autre contexte). Et pour être honnête, c’est un peu mon sentiment global ce matin, alors que je découvre, abasourdie, le résultat du vote britannique.
L’Union Européenne n’est sans doute pas la meilleure des institutions, mais elle a été bâtie sur les décombres de la seconde guerre mondiale, dans le but de consolider l’entente entre les peuples. C’était une idée un peu folle, mais qui a su trouver sa voie et qui s’est concrétisée de plein de façons. Aujourd’hui encore, je suis fière d’être Européenne, d’avoir le droit de circuler librement dans une trentaine de pays, d’utiliser une seule monnaie de Helsinki à Athènes…
Or ce matin, j’ai un goût amer dans la bouche. J’ai l’impression qu’on a piétiné ce rêve, et qu’on vient d’en entériner la fin. Car je ne me fais guère d’illusions : sous la poussée des nationalismes et des populismes, d’autres pays vont emboîter le pas à la Grande-Bretagne, et vont réussir leur coup de poker. Un tabou vient de sauter et, avec lui, la haine de l’autre (car la campagne fut majoritairement axée sur l’immigration), l’égocentrisme triomphent.
Si l’on veut pousser le raisonnement, je ne serais guère surprise de voir l’Ecosse obtenir son indépendance dans les deux ans à venir, peut-être avec l’Irlande du Nord. Et alors que j’étais contre l’indépendance car j’estimais que cela répondait à une fièvre nationaliste, aujourd’hui, j’aurais tendance à dire “Allez-y, venez nous rejoindre, on se sentira moins seuls”.
En extrapolant un peu (j’ai le droit, c’est mon métier), je pense que la monarchie britannique a beaucoup de souci à se faire et que, d’ici 50 ans, l’Angleterre sera une république et la guerre sera de retour en Europe de l’Ouest. Je veux croire très fort que ce ne sera pas le cas (surtout pour le second, bien entendu) mais j’ai de moins en moins confiance en l’être humain.
Le seul point positif que j’entraperçois dans cette histoire c’est que, avec la chute de la livre, le shopping à Londres va redevenir abordable. Mais pas sûr que ça suffise à me rendre le sourire.
Attention, j’attaque avec des mots savants tout de suite, histoire de vous mettre dans le bain.
Comme certains le savent peut-être – vu que j’en parle souvent, ce doit être le cas de ceux qui me connaissent IRL, sinon je l’avais mentionné ici – je suis d’origine juive sans l’être. C’est-à-dire que je suis issue d’un mariage mixte, entre un juif et une non-juive ce qui, de fait, me prive de la “qualité” de juive (l’appartenance à la religion se transmet par la mère*).
Je suis donc goy (non juive).
Pourtant, au fond de moi, ces racines sont puissantes, plus peut-être que celles qui me lient à ma culture maternelle. Entendons-nous bien : je suis, avant toute chose, profondément française et européenne, mais le judaïsme a imprégné mon être et ma conscience. Difficile de faire autrement quand vous êtes, quelque part, rescapé d’un des génocides les plus documentés de notre siècle.
Concrètement, comment cela se manifeste-t-il ?
Toute ma famille paternelle étant juive – plutôt libérale – j’ai assisté à de nombreuses cérémonies et fêtes au cours de mon enfance et mon adolescence. Mes grands-parents me remettaient une enveloppe, non pour Noël, mais pour Hanoukkah (ça tombe quasiment en même temps, c’est pratique). J’ai de la famille en Israël et je m’y suis rendue à plusieurs reprises.
Mais surtout, je me suis beaucoup documentée. J’ai lu, regardé des vidéos, fait des recherches. Sur la Shoah, forcément, mais pas seulement. Sur le judaïsme, sur son histoire, sur Israël. J’ai vibré aux textes de Stefan Zweig et à sa façon de définir sa judéité, qui m’a semblé particulièrement juste.
Pourtant, je suis et je resterai goy. Je pourrais lancer la démarche d’une conversion – il y a quelques années, un de mes cousins m’avait suggéré de me convertir, non pour des raisons religieuses mais pour des raisons culturelles – mais il n’est pas certain que celle-ci aboutisse, et je ne suis franchement pas sûre d’avoir l’intention de respecter les interdits et obligation (faire shabbat, arrêter la charcuterie – seriously ?).
Me voilà donc au milieu du gué, à observer une partie de mon héritage me filer plus ou moins entre les doigts. Car je suis également convaincue de ne pas tout saisir, de ne pas avoir toutes les cartes en main. Parce qu’être exclue de ce que l’on considère comme ses racines (fussent-elles partielles) est assez étrange.
Si je raconte tout cela aujourd’hui, c’et parce qu’il y a quelques semaines, je me suis retrouvée face à un magnifique cas de goysplaining (le terme existe, si, si, si) : un type que je connais d’assez loin s’est mis à m’expliquer pourquoi et comment on pouvait être juif (ou ne pas l’être). Or, ne me considérant pas comme juive, je me suis tue. Et c’est pénible. Parce que je ne peux pas revendiquer mon appartenance au peuple juif – et précisément à cause de cela – je sais très bien ce qui constitue ou pas le fait d’être juif.
*Ceci est une conséquence des pogroms répétés en Europe centrale à partir du 17ème siècle, notamment ceux perpétrés par les cosaques. Leur but était de diluer le sang juif en violant les femmes, à quoi les rabbins ont rétorqué que de toute façon l’appartenance au peuple juif se transmettait par la mère.
Voilà des semaines – et même, en toute sincérité, plusieurs années – que le climat se tend et que la société se polarise. Voilà des semaines que, chaque jour, les réseaux sociaux me crachent leur mépris à la figure. Parce que je n’ai pas l’heur de penser la même chose que certains membres de mon entourage – ceux qui généralement s’expriment le plus fort, parce que j’ai la faiblesse de penser qu’il faut encourager les compromis, parce que je nourris une défiance viscérale à l’égard des mouvements de masse, quels qu’ils soient.
C’est insidieux, jamais frontal, mais la condescendance et le dégoût qui suintent de certains propos me frappent au cœur. C’est sans doute idiot, ce ne sont jamais que des “paroles” électroniques, hâtivement rédigées, hâtivement oubliées. Mais très franchement, vivre dans cette espèce de monde où si l’on n’est pas avec quelqu’un alors on est contre lui me fatigue.
Se rendent-ils compte, ces gens-là, du mal qu’ils font ? Outre que, personnellement, plus on me serine un truc, moins j’ai envie de l’écouter – ce qui leur porte sans doute préjudice – se rendent-ils compte que tous ces commentaires, toutes ces “plaisanteries” d’un goût plus ou moins douteux, toutes ces formules assassines se cumulent et finissent par blesser réellement ? Ces derniers jours, j’éprouve une sorte de souffrance morale sans cesse entretenue. C’est comme une plaie qui suppure et qu’on viendrait rouvrir systématiquement.
Vous me direz : rien de plus facile, il n’y a qu’à abandonner les réseaux sociaux, se protéger. Je pourrais, oui. Mais outre que je n’ai pas envie de céder le terrain, que je considère toujours Facebook comme ma fenêtre de divertissement, j’y suis aussi en contact avec des gens très bien et je peux y raconter plein de bêtises. Alors non, je ne me priverai pas de certains plaisirs à cause de quelques fâcheux.
Mais promis, dès demain, je recommencerai à me taire.
Réussir à lever tout le monde à un horaire décent.
Contempler la montagne de trucs à rassembler / emballer / charger (vêtements, lit parapluie, alcools divers, ordinateur, doudous, gâteau surprise…) en se disant qu’on va forcément oublier des choses et qu’on ne décollera jamais avant midi.
Par un miracle extraordinaire, être en voiture avant 10h (soit on a fait des progrès de fou en logistique, soit les constellations étaient alignées).
Arriver les premiers, au milieu de nulle part, entre un champ de colza et un bout de forêt.
Oublier les manteaux dans la voiture pour tout le week-end.
S’offrir un long déjeuner à l’ombre, avec la ratatouille la plus épicée (et malheureusement immangeable pour moi) de ma vie.
Piquer une rapide tête dans la piscine à 18° et avaler un Doliprane pour me débarrasser du mal de tête persistant.
Emmener les petites en balade et cueillir jacinthes sauvages, myosotis et boutons d’or. Bénir L., son sens de l’organisation et ses multiples solutions de portage.
Perdre une balle de ping-pong dans la haie de mûriers (je reste convaincue que ce sont des mûriers).
Siroter un mojito amélioré (c’est addictif, ce truc) pendant que l’Anglais s’échine à répondre aux commandes, et écouter les autres chanter autour du barbecue.
Veillée musicale / chantée / dansée pendant que je comate dans le siège-hamac du salon.
Réveil à 7h30, merci Crevette !
Promenade matinale en forêt tous les trois pendant que tout le monde roupille encore : monsieur fait des photos, mademoiselle et moi cueillons une brassée de jacinthes.
Second petit déjeuner en compagnie des levés, agrémenté de discussions beaucoup trop intellectuelles à mon goût pour un dimanche matin.
Rire comme une baleine en regardant l’Anglais et P. créer une nouvelle discipline olympique : le ping-pong avec porté d’enfant.
Des galettes bretonnes !
2h de balade en forêt – pour les autres. Regarder l’heure qui tourne et se demander s’ils se sont perdus en chemin.
Guetter d’heure en heure l’épanouissement des pivoines, en bouton samedi matin, ouvertes dimanche soir.
Replier le lit, ranger les affaires, charger, baigner et faire dîner les petites, dire au revoir aux ânes, aux vaches, aux têtards (cherchez pas) et, accessoirement, à notre hôtesse.
S’offrir un McDo à 1000 calories pour faire passer la pilule du retour.
Se faire miauler dessus tout le reste de la soirée par un chat outré qu’on l’ait abandonné 36h avec une gamelle débordante de croquettes et un grand bol d’eau.
Avoir la peau qui brûle et qui tire, preuve que le soleil normand est fourbe.
Déjà début mai. Et tout un tas d’idées qui s’entrechoquent dans ma tête, de projets qui semblent se concrétiser ou qui nécessiteraient que je m’y attarde un peu, de copines à voir-promis-sans-faute, de vêtements de la Crevette qui deviennent inexplicablement trop petits (cette enfant mange trop), de boulot qui s’entasse…
Et moi, pendant ce temps, j’ai l’impression d’être statique. Engluée, même. Je regarde mon écran d’ordinateur d’un œil torve (ou vague, ça dépend des moments), j’observe presque nonchalamment le retard s’accumuler, j’apprends même à oublier la petite voix paniquée en moi qui me répète (à juste titre) que non je ne VAIS PAS pouvoir boucler cette trad dans le temps que je me suis imparti, que je ne VAIS PAS finir ce bouquin avant 2018 à ce rythme et que je ne VAIS PAS profiter de mes vacances en juillet puisque je les consacrerai à éponger ledit retard.
Je ne sais pas ce qui m’arrive. J’ai passé le premier quart de l’année à tourner en rond, à ne rien faire pour cause de pas de boulot (et à ne pas franchement avancer sur d’autres projets). Depuis que la situation s’est décantée en ma faveur, j’alterne les moments de grande activité et ceux de profonde apathie.
En ce qui concerne la traduction, je crois que je me dis que j’arriverai à tenir les délais et que je finirai sur la corde (en même temps, la semaine de maladie de la Crevette et la semaine de congés de la nounou ne m’ont pas franchement aidée à avancer – et les rares jours fériés de mai seront tout aussi problématiques).
Pour l’écriture, c’est plus retors. Plus j’avance, plus je suis paralysée par la conviction de mal faire. Par le sentiment que, peut-être, je me fourvoie. Par l’angoisse de ne pas rendre le truc parfait (indice pour vous chez vous : c’est impossible).
Il y a une seule chose qui semble avancer à la vitesse grand V : mon analyse. Il y a deux semaines, ma psy m’a annoncé que nous touchions au but. Si quelqu’un pouvait me filer le mot de passe pour arriver directement à la cinématique de fin, ça m’arrangerait quand même.
La semaine dernière, comme une idiote, je me suis fait voler mes données de carte bleue. Je dis “comme une idiote” parce que je me suis fait avoir par un énième mail frauduleux copiant PayPal que je n’ai pas pensé à effacer sur-le-champ. Parfois, la vie tient à peu de chose.
J’ai mis trois jours à m’en rendre compte, jusqu’à découvrir, au milieu de la nuit de mercredi à jeudi, que quelqu’un avait essayé de faire passer un paiement d’environ 1700€ sur ma carte. Ni une ni deux, je jaillis hors de lit et appelle la banque pour faire opposition. La personne que j’ai eue au téléphone (à 5h30 alors que j’étais 1/en panique et 2/dans le gaz) a été parfaitement professionnelle, m’a expliqué quoi faire, précisé les délais d’émission d’une nouvelle carte et engagée à appeler mon agence pour vérifier qu’aucun autre paiement frauduleux n’était passé.
Le jour même, tout va bien. Mais samedi matin, un paiement d’environ 150€ a été débité, et celui-là, je suis certaine qu’il n’est pas de moi ! Je rappelle le service client, la conseillère est très bien, m’explique qu’il y aura une enquête mais que je serai remboursée sous deux mois.
Je fais un peu la tête : deux mois, c’est long, d’autant que j’ai des dépenses prévues ces jours-ci et que j’attends impatiemment les virements de mon éditeur. Et c’est alors que le discours devient commercial : “Je constate par ailleurs que vous n’avez pas de protection chez nous, est-ce que c’est volontaire ?” Protection de quoi ? Si c’est pour l’assurance habitation, c’est déjà fait, merci bisous.
“Non parce que si vous perdez votre emploi, on ne pourra plus vous suivre.” Pardon ? Vous, le service client (notez bien les mots “service” et “client”) sous-entendez que, si je me retrouve au chômage et donc sans revenus, vous allez me lâcher ?
“Il ne faut pas l’interpréter comme ça, madame, mais comme un souci de vous protéger en cas de besoin.” Et mon cul, c’est du poulet ?
J’étais furieuse, au point que j’en tremblais. Comme dirait l’Anglais (qui travaille dans le milieu), les banques ne sont pas des ONG, leur vocation est de faire du profit, et je le concède volontiers. Par ailleurs, le marché de l’épargne est particulièrement déprimé et l’une des meilleures façons pour les établissements bancaires d’engranger de l’argent est de vendre des services, en particulier des assurances. Mais il y a manière et manière de faire.
Ce procédé, qui vise clairement à faire peur à une personne en apparence isolée (de ma famille, je suis la seule à détenir un compte dans cette banque), sans réserve (notre épargne est stockée ailleurs) et pas très bien payée (puisque je ne touche qu’un salaire de temps partiel depuis trois mois) est parfaitement indélicat, pour ne pas dire méprisable. Car il est évident que l’on cherche à effrayer le client (la cliente ?) en lui agitant sous le nez le spectre d’un éventuel licenciement pour l’engager à souscrire une assurance qui ne lui rapportera sans doute rien…
Et qu’on ne vienne pas me dire qu’il s’agit d’une maladresse de la conseillère : quand je me suis plainte sur la page FB de ladite banque, le community manager m’a fait exactement la même réponse, du soi-disant soin que l’on avait de moi. Personnellement, pour prendre soin de moi je préfère aller me faire masser.
Cerise sur le gâteau : en retournant sur la page de la banque, j’ai découvert leur post pour la journée du 8 mars… “Mesdames, personnalisez gratuitement votre carte bancaire dans notre galerie” (avec possibilité de faire imprimer des motifs de fleurs sur votre CB). Achevez-moi.
Lire autre chose que des romans : BD, reportages, ouvrages historiques… L’avantage, c’est que c’est exactement ce genre de livres que j’ai reçu pour mon anniversaire, donc ça me fait une petite réserve.
Porter des jupes ou robes sans collant. Parce que bon, 6° le matin, c’est un peu frais pour mes mollets.
Passer une journée à ne rien faire : traîner au lit jusqu’à pas d’heure, bouquiner dans le canapé, ne rien avoir à gérer…
Ecrire. Et donc finir ce f***u synopsis qui n’attend qu’un coup de pied aux fesses pour être terminé.
Assister à un nouveau bal. OK, je triche un peu, c’est prévu pour fin juin, mais quand même.
Trier, ranger, vider. Pour la première fois depuis au moins trois ans, je suis en train d’écluser les livres qui encombrent notre intérieur (surtout les miens, en fait). J’envisage de m’attaquer ensuite aux DVD et aux vêtements.
Refaire la déco du salon. J’en parle depuis janvier, je fantasme dessus depuis bien plus longtemps, mais il faudrait vraiment qu’on passe à l’action (et qu’on vire ce canapé rouge).
Partir en vacances. Comme tout le monde, je suppose.
Non, je ne vous annonce pas mes noces futures (vu qu’elles commencent à dater un peu), ni même mon divorce. Mais cette semaine, une discussion avec des amies et un article de blog m’ont fait réfléchir sur le mariage, et ce qui pourrait le motiver.
Beaucoup de personnes autour de moi m’ont fait la remarque que, quand même, un mariage coûte cher, et quelle idée de dépenser autant d’argent pour une seule journée ou une robe qu’on ne mettra qu’une seule fois. Vu sous cet angle, personne ne dira le contraire (même si c’est pour nuancer après).
Toutefois, à titre personnel, j’estime qu’il faut considérer le jour du mariage comme un investissement sur l’avenir et non comme une perte sèche. Laissez-moi vous expliquer.
Peut-être est-ce mon côté auteur de romance qui me fait tout voir avec des lunettes roses, mais je pense qu’un couple, pour exister, a besoin d’une sorte de “légende” (un storytelling comme diraient les Anglo-saxons) sur laquelle bâtir son histoire. Cela peut aller de la rencontre – le coup de foudre au premier regard, par exemple – à la façon dont le couple se vit – toi et moi contre le monde entier ; tu es mon double ; etc. – ou interagit.
Or le mariage – quoi que l’on décide de mettre dedans, pas du tout au sens restrictif de la cérémonie à la mairie et/ou à l’église – alimente ce storytelling. Au-delà de la mise en avant face aux autres, le couple se met surtout en scène pour lui-même. De cette journée (ou week-end, ou semaine, que sais-je encore), il tirera des souvenirs et des images qui alimenteront sa vie future.
Enfin, à condition que votre petit cousin ne vomisse pas sur les chaussures de madame ou que votre grand-oncle ne fasse pas un discours raciste à l’apéro, bien entendu.
J’ai l’impression de tenir un discours très réac, alors que ce n’est vraiment pas mon but. Libre à vous de ne pas vous marier, évidemment, jamais je n’irai vous juger pour cela, ou de le faire pour des raisons plus ou moins avouables. Mais soyez sympa, gardez-moi un peu de champagne.