D.I.U.

Pour Dispositif Intra-Utérin, et pas “do it urself” mal orthographié (désolée, j’avais envie de la faire depuis que je réfléchis à cet article).

Avertissement : cet article parle de contraception féminine (mais si tu es un mec, ça te concerne aussi), de sang, de cycle menstruel et de vie sexuelle. Si tu n’as pas envie de le lire, personne ne t’y oblige, et tu peux toujours aller regarder des vidéos de chatons mignons (, par exemple – ne me remercie pas).


 Comme beaucoup de femmes de mon âge (la trentaine), je fais partie de la génération pilule : c’était le mode de contraception le plus simple / le moins coûteux / le plus adapté / le plus connu, celui pour lequel nos mères s’étaient battues, le symbole d’un combat et d’une avancée pour le droit des femmes. Quand j’ai estimé qu’il était temps d’adopter un mode de contraception, je n’ai pas réfléchi une seconde, je suis allée voir un gynéco, il m’a prescrit une prise de sang et, partant, la pilule. Terminé.
Rétrospectivement, je n’ai même pas le souvenir d’avoir eu droit à un speech sur les points positifs et négatifs de telle ou telle contraception, mais j’étais assez informée à l’époque (du moins le croyais-je). Et donc, bon an, mal an, j’ai avalé mon comprimé trois semaines sur quatre pendant dix ans et quelques mois. Ouais, quand même.

Quand nous avons décidé d’avoir la Crevette, j’ai donc arrêté ma contraception et j’ai découvert un truc : la libido. Je ne dis pas qu’avant il n’y avait rien (faut pas exagérer !), mais pour le coup, l’envie se manifestait très clairement à certaines périodes. On me dira qu’il y avait un facteur encourageant (vouloir faire un bébé, ça donne clairement envie de s’envoyer en l’air), mais moi je trouvais qu’il y avait baleine sous gravier (ou anguille sous roche, comme vous préférez).

Au fur et à mesure d’articles lus, de discussions avec les copines, avec l’Anglais (qui est un peu concerné, mine de rien) et avec ma gynécologue, il est apparu que la pilule avait un effet sacrément lénifiant sur ma libido. J’envisageais de changer de contraception mais, ainsi que me l’a fait valoir le médecin, le problème se poserait avec n’importe quel dispositif hormonal, ce qui me laissait en gros le stérilet (je n’ai pas envie de tenter la méthode naturelle, les spermicides ou le préservatif).

Pénélope Bagieu pour le site Choisir sa contraception
Pénélope Bagieu pour le site Choisir sa contraception

Dire que j’avais des a priori négatifs sur le sujet est un euphémisme : rien que la perspective de trimbaler un corps étranger avec moi me donnait des sueurs froides, et puis j’avais un peu beaucoup la trouille d’avoir mal. En plus, ma mère a eu une mauvaise expérience avec le stérilet après ma naissance, et ça m’a sans doute rendue encore plus méfiante.
Mais bon. A force d’en parler et d’y réfléchir, j’ai fini par me laisser convaincre. Au pire, je pouvais toujours me le faire retirer. Je précise au passage que j’ai sans doute un profil franchement compatible avec la bête : cycles très réguliers, règles peu abondantes, pas d’antécédents médicaux, etc.

Le jour de la pose, je n’en menais pas large. Pour le coup, j’ai vraiment pris une suée ! Tout en préparant le dispositif (l’avantage de la position “gynécologique” c’est qu’on ne voit rien de ce qui se passe et c’est sans doute pas plus mal), mon médecin m’a expliqué comment ça allait se passer. Puis elle m’a annoncé : “J’en suis à la première étape sur trois… à la deuxième… voilà c’est terminé.” Comment ça, terminé ? Mais euh… il s’est à peine écoulé 5 minutes.
Est-ce que ça fait mal ? A titre personnel, j’ai trouvé ça inconfortable, mais pas douloureux. Ca a tiraillé à deux-trois moments comme quand j’étais enceinte, mais c’était franchement pas insurmontable. Le plus désagréable, pour moi (mais sans doute parce que j’ai des problèmes à ce niveau-là), c’était le spéculum qui permettait de laisser l’accès au col de l’utérus.

Bilan : cela fait désormais un peu plus de trois mois que j’ai ce dispositif, et je suis ravie. Outre ma libido qui a cessé de faire la tronche voire de disparaître quand ça lui chante, j’ai l’esprit libre et n’ai plus peur d’oublier ma pilule (quoique dix ans de réflexes font que tous les soirs en me brossant les dents je me dis que je dois la prendre…).
Au début, j’avais la trouille parce qu’on m’avait dit que mes règles seraient plus abondantes et… effectivement, mieux vaut être prévoyante ! Aujourd’hui, mes cycles durent en moyenne 4 à 5 semaines (mais quand j’étais ado, ils faisaient 31 jours tout rond, alors je pense que je suis revenue à la case départ), et les 36 premières heures sont généralement sanglantes. Ca dure plutôt huit jours que cinq, mais en dehors de ça, c’est une affaire qui roule.
J’ai également un syndrome pré-menstruel plus marqué (notamment des douleurs dans les reins et une humeur un peu à fleur de peau) et une jolie poussée d’acné en milieu de cycle mais comme dirait mon psy, dans mon cas c’est pas plus mal que je sente ce qui se passe dans mon corps.

Bien entendu, ce n’est pas un dispositif qui convient à tout le monde, et l’idéal est d’en parler à son professionnel de santé. Vous pouvez également consulter le site choisir sa contraception, édité par l’INPES.