Il y a quelques mois, à l’occasion d’un événement professionnel, je me suis trouvée confrontée à une part assez peu reluisante de moi-même. Explications.
Parmi mes collègues (au sens large), il y a quelqu’un dont je me suis toujours trouvée assez proche, avec qui il m’a toujours été facile de parler et à qui j’ai souvent confié mes doutes et mes peines (mes joies, aussi). Or à l’occasion d’une réunion, j’ai eu vent d’une histoire à laquelle celui-ci s’est trouvé mêlé.
Lors d’une soirée, pas mal arrosée pour certains – ne buvez jamais lors d’une rencontre professionnelle ! – on m’a rapporté qu’il avait plaqué une de nos collègues contre lui, avant d’essayer de l’allonger par terre. Elle n’a été “sauvée” de cette situation que par d’autres collègues féminines qui l’ont emmenée avec elles. Quand je dis “on me l’a rapporté” c’est tout simplement parce que j’avais quitté la soirée assez tôt à cause de ma fatigue.
Or ma première réaction à ce récit a été : oui mais quand même, elle l’a peut-être cherché, ils avaient déjeuné ensemble, sa tenue n’était pas un modèle de retenue ni de bon goût… Ca a duré environ 10 secondes, avant que je me dise “Stop”. Non, ni la tenue, ni les déjeuners partagés, ni même l’excès d’alcool ne peut expliquer et certainement pas excuser un tel comportement. Mais le fait que je m’entendais bien avec ce collègue a biaisé, même pour quelques instants, mon jugement, et je m’en suis beaucoup voulu.
Oui, aujourd’hui encore, on peut être victime de harcèlement sexuel sous une forme ou une autre en France. Oui, on peut même réagir de manière particulièrement méprisable en apprenant une telle nouvelle. Il faut avant tout trouver le courage de s’affronter soi-même et d’examiner ses propres actes et jugements (verdict : c’est pas reluisant et il y a du boulot).
Tout ça pour dire que, même si le chemin est long, la bonne volonté et le discernement peuvent nous faire avancer.
NB : je fais bien entendu allusion au célèbre Projet Crocodiles.