Lise et Colas, jeunes laboureurs, s’aiment malgré la mère de Lise, qui ambitionne de marier sa fille à Alain, un jeune citadin ridicule mais sans doute plus riche. Les deux amoureux vont user de stratagèmes, jusqu’à détourner une ruse de la mère, pour parvenir à leurs fins et passer leur vie ensemble.
On est d’accord, c’est un ballet “classique”, l’argument est très léger – il s’agit du plus vieux ballet au répertoire, puisqu’il date de la fin du 18ème siècle. Toutefois, la chorégraphie dépoussiérée de Frederick Ashton, qui date des années 1960, tout en conservant la légèreté, le comique, et l’alternance avec les scènes de pantomime, offre de vrais défis aux solistes, en particulier aux interprètes de Lise et Colas.
Jeudi soir, avec Marion, nous avons eu la chance d’admirer Alice Renavand (que j’adore depuis que je l’ai vue – il y a longtemps – dans Kaguya Hime de Jiri Kilian) et François Alu (notre idole) (sans mauvais jeu de mots) (quoique). C’était drôle, enlevé, juste. Le couple s’entend bien et prend visiblement plaisir à danser ensemble. Allister Maddin dans le rôle d’Alain et Simon Valastro dans celui de la mère donnent toute son ampleur au comique de l’histoire.
J’ai beaucoup apprécié cet hymne à la soi-disant simplicité authentique campagnarde face à la sophistication fallacieuse de la ville (Rousseau, sors de ce corps), et à la façon dont il était si bien mis en scène : le fil rouge du ruban, que l’on retrouve en particulier dans la scène du maypole, la danse des sabots (ou comment faire entrer les claquettes à l’Opéra), la danse du coq et des poules…
Au final, c’est un spectacle très divertissant, porté par des artistes talentueux, et vraiment ouvert à tous les publics. L’histoire est simple et ne cherche pas à être moralisatrice, on rit beaucoup, les décors et les costumes sont beaux, la musique enjouée… C’est sans doute par ce ballet-là que j’aurais pu commencer l’éducation de la Crevette ! En tout cas, je l’emmènerai lorsqu’il sera remonté.
En revanche, et malgré nos prières, François Alu n’a toujours pas été nommé Etoile. Ca devient ridicule.
La fille mal gardée, Palais Garnier, jusqu’au 13 juillet 2018