Petit rappel : le shabbat est le jour de la semaine chômé par les Juifs en souvenir du jour de repos que prit Dieu après la création du monde. Shabbat commence vendredi au coucher du soleil et dure jusqu’au samedi au coucher du soleil.
En temps normal, je n’aurais même pas réalisé qu’on est shabbat : ma famille française est tout sauf pratiquante et je n’ai assisté à un repas de vendredi soir qu’une seule fois dans ma vie. Sauf qu’ici, le samedi est l’équivalent du dimanche chez nous.
En d’autres termes, les boutiques et les bureaux ferment le vendredi entre 14h et 16h, et ne rouvrent que le samedi à 20h. El Al, la compagnie aérienne nationale stoppe d’ailleurs tous ses vols. Que faire donc en attendant shabbat ? Des courses, et vite ! Car pendant 24h, trouver un magasin ouvert relèvera du parcours du combattant, voire de l’impossible si vous habitez Jérusalem.
Le vendredi, une sorte de fièvre balaie le pays, les gens se dépêchent de faire leurs achats, qu’il s’agisse d’alimentaire ou d’autre chose. En même temps, les Juifs haredim, c’est-à-dire orthodoxes, installent des tables aux coins des rues fréquentées pour souhaiter un Shabbat shalom aux gens qui passent et convaincre les hommes de réciter une prière. Le plus surprenant est qu’ils y arrivent !
Passé le coucher du soleil, tout se calme : plus de voiture dans les rues, personnel minimum dans les hôtels et les administrations, une sorte de silence impromptu sur le front de mer… Après, suivant la ville où l’on se trouve, Shabbat ne sera pas célébré de la même manière.
A Jérusalem, ville à forte population religieuse, on se retrouve au mur des lamentations pour prier avant le repas du soir célébré en famille. Pendant 24h, il est interdit de faire du feu et, par extension, d’utiliser l’électricité ou les transports – c’est pour cette raison que l’on ne mangera que des plats froids préparés à l’avance. On trouve d’ailleurs de drôles de panneaux un peu partout :
Et oui, c’est pour permettre aux religieux de ne pas appuyer sur le bouton et donc de commettre un péché.
A Tel-Aviv, Shabbat rime plutôt avec sorties, fête, musique et alcool. J’en veux pour preuve la soirée donnée sur le toit de l’immeuble à côté de l’hôtel. Excellente programmation musicale, fête jusqu’au bout de la nuit… Beaucoup plus drôle que nos voisins de palier qui se sont ingéniés à ouvrir et fermer les portes de leurs chambres 50 fois en deux heures.
hé ben
Je dois admettre mon admiration pour l’organisation des infrastructures nécessaires au respect du Shabbat. Et bizarrement, ce post m’a donné envie d’avoir un poster ou une peinture d’ange dans mon appart (sans que ça fasse catho. dure)
J’avais entendu parler de tous ces aménagements pour pallier au problème de l’électricité le jour du Shabbat, lorsque la communauté Juive constituait encore 50% de mon voisinage… D’un point de vue non-croyant, ça fait plutôt sourire qu’autre chose, mais c’était souvent très ingénieux.
Bon, par contre, le rush du vendredi aprèm’ dans les boutiques, ça doit pas être génial…
米永