La CN Tower qui domine Toronto est une institution locale. D’un point de vue architectural, on sent bien les années 60, l’endroit rappelle la Space Needle de Seattle, en beaucoup plus haut : elle culmine à plus de 550 mètres de hauteur. La plateforme située aux deux tiers environ de l’édifice accueille un espace d’observation, un plafond transparent (sensations fortes assurées), et un restaurant tournant. C’est dans ce dernier lieu que mon père m’a emmenée déjeuner.
Coup de chance, il faisait un temps radieux, et nous avons pu nous régaler de la vue grandiose sur Toronto et ses environs. Le temps était parfaitement dégagé, le restaurant tourne lentement, on a tout le temps d’en profiter et de jouer à reconnaître les différents quartiers ou bâtiments emblématiques de la ville.
Le menu déjeuner est à “prix fixe”. Les plats proposés sont une bonne version de cuisine “fusion” élaborés avec des produits canadiens (champignons, saumon, maïs…). Pour ma part, j’ai pu déguster un gaspacho à base de tomate jaune et de maïs doux à la fois doux et rafraîchissant (et aussi un cœur coulant au chocolat mais chut).
Alors que j’avais peur de tomber sur un truc très touristique faisant payer très cher la nourriture pour jouir de la vue, j’ai été agréablement surprise : outre les inévitables voyageurs, nous avons relevé la présence de plusieurs familles visiblement du coin. Le repas était bon, les cocktails et le vin aussi, le service efficace “à l’américaine” sans être obséquieux ou pressant.
A noter que la réservation au restaurant permet de zapper la file d’attente au pied de la tour, et offre également l’accès à la promenade circulaire et au plancher de verre. Si vous visitez la ville, je vous recommande l’endroit – mais vérifiez la météo : les jours de mauvais temps, le brouillard empêche de voir quoi que ce soit.
Que faire avec un bout de chou quand on est à Toronto ? Parmi les activités envisagées, l’une d’entre elles a retenu mon attention, d’autant qu’elle peut très bien convenir aux grands enfants !
Face au port de Toronto, se dressent trois petites îles. Autrefois presqu’île, l’endroit a été complètement modifié et en partie submergé par une tempête au 19ème siècle et, depuis, il a été décidé d’y interdire toute circulation. Aujourd’hui, les îles sont gérées par le service des espaces verts municipaux. On s’y rend en ferry (un toutes les demi-heure) ou en bateau-taxi (certains sont colorés ou décorés), et l’on débarque à Centre Island.
Et après ? L’île est un grand parc, avec quelques habitations, mais l’essentiel du terrain est réservé aux promeneurs. De grands espaces verts, des barbecues en libre accès (on est en Amérique du Nord)… voilà un pique-nique tout prêt. La rive sud de l’île abrite également une petite plage, et vu l’immensité du lac, on peut regarder à l’horizon sans rien distinguer, ce qui donne un sacré goût de vacances à l’escapade. Pour y parvenir, on traverse un joli jardin fleuri et agrémenté de bassins.
Mais le principal attrait de Centre Island, c’est… son parc d’attraction. Ou plutôt, Miniville, un parc où les attractions sont conçues à hauteur d’enfant, et où l’on paie en tickets (achetés au guichet, bien entendu), comme au jardin d’acclimatation.
Nous nous y sommes rendus un lundi matin, à la fin des vacances scolaires : il y avait donc du monde, mais ce n’était pas blindé, et nous avons pu profiter. Au programme : un petit tour en tasses comme à Disneyland, un tour en carrousel, qui a effrayé Mademoiselle (alors que c’est un beau carrousel du début du 20ème siècle, avec chevaux de bois et musique à l’orgue de barbarie), une mini grande-roue (qui monte quand même assez haut), une promenade en bateau-cygne sur l’une des pièces d’eau (gilet de sauvetage obligatoire), et un tour du parc dans un mini-train sur rails.
La Crevette en a pris plein les yeux et était ravie, mon père nous a accompagnées sur la majorité des attractions. Dans la grande roue, j’en ai même entendu une rire à gorge déployée, je crois qu’elle a récupéré mon gène des manèges, et pas celui du vertige de l’Anglais…
L’ambiance est très familiale et détendue, même s’il peut bien sûr y avoir un peu d’échauffement chez les petits face à tant de sollicitations. On peut apporter son casse-croûte ou s’offrir une cochonnerie à l’un des différents stands. Quant à nous, nous nous sommes un peu éloignés pour déjeuner dans le restaurant donnant sur un bras du lac, et j’ai pu manger ma première poutine.
Nous sommes repartis fourbus, mais quand Mademoiselle sera plus grande et comprendra un peu l’anglais, je compte bien l’inscrire au bateau pirate !
J’avais admiré – peut-on dire “visiter” pour un paysage ? – les chutes du Niagara lors de mon premier séjour au Canada, il y a… 18 ans. Si. J’en gardais un souvenir à la fois confus (comment sommes-nous arrivés, à quoi est-ce que ça ressemblait autour… c’était très flou) et émerveillé : mon oncle nous avait embarqués sur la “Maid of the Mist”, le bateau qui emmène les touristes jusqu’à la base des chutes.
Pourtant, c’était une des choses que j’étais absolument certaine de vouloir revoir à l’occasion de mon nouveau voyage, et j’ai eu raison.
Le site des chutes est très fréquenté, et assez bétonné. Outre la promenade qui longe le fleuve en amont et en aval, les deux côtés (américain comme canadien) sont un peu dévisagés par des hôtels très hauts et très moches. Le tout avec un petit air désuet genre “70’s qui ont mal vieilli” : autant le dire tout de suite, Niagara n’a aucun charme. Mais on s’en fiche, on n’est pas venus pour ça.
Le site naturel est splendide, le bruit fracassant, les eaux d’un bel émeraude parfois limpide, tandis que la cataracte forme une volute d’eau perpétuelle, fort bienvenue le jour de notre visite où nous frôlions les 31°C. Les touristes s’agglutinent aux rambardes pour prendre le meilleur selfie possible, mais qu’importe, ça reste un endroit exceptionnel. Il faut s’accorder un peu de temps pour contempler le spectacle, et je suggère de commencer en amont, avant les chutes en elles-mêmes, et de suivre le courant.
Après cet arrêt, direction les jardins botaniques ! En suivant le tracé du fleuve, on arrive à joli endroit, déjà plus épargné bien qu’un peu fréquenté tout de même. Ici, nous avons visité la serre aux papillons, qui propose une belle promenade pas trop longue qui ravira petits et grands. Le long d’un chemin balisé, dans un décor tropical, on peut admirer des papillons exotiques et colorés : des rouges, des noirs, des jaunes, des verts, des bleus… mais aussi d’énormes papillons qui m’auraient sans doute effrayée s’ils s’étaient posés sur moi ! Attention où vous mettez les pieds : les bestioles se posent parfois sur le sol et il faut les contourner. Il est également interdit de les toucher, mais autant dire que les gens font ce qu’ils veulent.
Nous avons poursuivi vers un autre recoin du jardin botanique, beaucoup moins fréquenté celui-ci : le jardin anglais. Il s’agit d’un petit jardin d’agrément avec ifs taillés et massifs de fleurs colorées, idéal pour faire une petite pause. Juste à côté se trouvait le jardin utilitaire, avec notamment les plantes potagères. Bien tenu et intéressant, quoique relativement petit (surtout si vous avez visité les jardins de l’abbaye de Fontevraut).
Après une rencontre avec un écureuil peu farouche – comme partout dans le pays – direction Niagara-on-the-Lake, petite station balnéaire située… bravo, sur le lac du même nom. La rue principale de la ville a beaucoup de charme, avec vitrines anciennes conservées “dans leur jus” et boutiques diverses et variées, même si cela a un petit côté Disneyland : tout est propre, bien tenu et au cordeau !
Les boutiques – en dehors de celles consacrées aux inévitables souvenirs – sont souvent des petits commerces locaux, qui proposent des choses en rapport avec la région : des produits de beauté (j’avoue, j’ai investi), du fudge (l’adresse préférée de mon père), mais pas de vin, alors que la région est réputée pour sa production viticole (ayant eu l’occasion de goûter, je confirme qu’ils ont de très bonnes choses). La raison est toute simple : la vente d’alcool est un monopole d’Etat, seules les boutiques licenciées ont le droit d’en stocker.
Un dernier coup d’œil rapide aux berges du lac, dans lequel je me serais bien baignée, vu la température, et nous avons repris la voiture. Après la chaleur accablante de la journée, nous avons été pris dans un orage dantesque pendant la moitié du retour, tandis que la Crevette, après avoir proclamé que les Chutes “ça sent bon” (allez comprendre), a dormi du sommeil du juste.