How to be a woman

MoranMême si elles ont le droit de vote et la pilule, et qu’aucune n’a été brûlée vive comme sorcière depuis 1727, la vie n’est pas tout à fait semée de roses pour les femmes modernes. Elles sont assaillies de doutes et de questions : pourquoi devraient-elles subir une épilation intégrale ? Pourquoi le soutien-gorge est-il douloureux ? Pourquoi ne cesse-t-on de parler de bébés ? Et est-ce que les hommes les détestent en secret ?


Ce livre m’a été conseillé par une amie américaine, qui m’en disait le plus grand bien. Rédigé par Caitlin Moran, une chroniqueuse musicale pour le Times, il traite de la condition féminine au sens le plus “matériel” : pourquoi faut-il porter un soutien-gorge, qu’est-ce qui nous oblige à nous faire épiler ou pourquoi est-il si cher d’être une femme, par exemple.

On pourrait dire que les sujets sont rebattus et qu’on les a déjà traités sous toutes les coutures. Certes. Mais ce livre ne se veut absolument pas une doctrine, une ligne de combat que toutes les femmes devraient adopter. Il se contente de poser les bonnes questions, de pousser à s’interroger, tout en faisant (beaucoup) rire.
Entre deux sujets “légers”, l’auteur aborde l’aspect de la reproduction (avec – et c’est à souligner – deux chapitres : pourquoi vous devriez et pourquoi vous ne devriez pas avoir d’enfants), de l’avortement, du mariage… Entremêlant ses réflexions d’épisodes tirés de sa propre expérience, elle parvient à nous faire rigoler en parlant de cystite ou de cuite.

Alors évidemment, pour celles qui sont déjà bien documentées sur la question, je ne pense pas que cet ouvrage fera la différence. Parfois, on a l’impression d’enfoncer des portes ouvertes. Et puis les 2-3 premiers chapitres ne m’ont pas particulièrement accrochée (je me suis même demandé ce que c’était que ce machin).
Toutefois, j’ai beaucoup aimé l’autodérision et la façon dont l’auteur nous interpelle tout en ayant l’air de ne pas y toucher. En outre, c’est vraiment bien écrit (et on progresse en argot et culture populaire britanniques), même si je doute fort qu’il existe une traduction. C’est une lecture que je ne peux donc que conseiller, surtout en guise d'”introduction au féminisme”.