Dimanche, après plusieurs semaines de lobbying – mais si, je t’assure mon chéri, c’est bien – et grâce au beau temps, nous sommes allés au château de Versailles dans l’espoir d’assister aux grandes eaux musicales.
Je me permets un petit aparté : j’adore Versailles, qu’il s’agisse du château, des Trianon, du hameau, du parc ou des jardins (oui, il y a une différence). J’ai été figurante aux fêtes de nuit, gardienne de salle en été (c’est ainsi que j’ai fait la connaissance de Ioionette) et j’y ai traîné mes guêtres un certain nombre de week-ends lorsque j’étais au lycée (l’entrée est gratuite pour les moins de 18 ans). Du coup, même si cela faisait longtemps que je n’y avais pas mis les pieds, je me suis de nouveau sentie comme chez moi.
Bon, niveau organisation, c’était pas trop ça : la mise en eau des bassins se fait de 11h à 12h puis de 15h30 à 17h30. Nous avions donc l’intention d’arriver à 11h, nous balader, déjeuner et faire manger la Crevette, et repartir lorsque cette dernière en aurait marre. Bien évidemment, on est partis un peu plus tard que prévu, on a tourné 20mn pour trouver une place, marché 10mn pour atteindre le château, brinquebalé la poussette sur les pavés de la cour d’honneur et fait la queue un bon quart d’heure sous le soleil pour acheter nos places… Du coup, nous sommes entrés dans les jardins à 11h50. Arg.
Nous avons tout de même eu le temps de contempler la façade sur le parc, le parterre d’eau et le bassin de Latone avec leurs jets d’eau, le tout rythmé par les morceaux baroques les plus célèbres. Personnellement, c’est un spectacle dont je ne me lasse jamais, surtout sous le soleil, car alors les fontaines scintillent de mille feux.
Nous avons ensuite descendu la grande perspective – qui est malheureusement bouchée par une installation d’art contemporain représentant semble-t-il une corne d’abondance – en faisant un détour par le bassin du dauphin, jusqu’au bassin d’Apollon. Derrière s’étend le grand canal, et commence le “parc”, la partie des jardins dont l’accès est gratuit.
Puis nous sommes revenus sur nos pas en déambulant dans les allées bordées d’ifs touffus qui procurent une fraîcheur bienvenue et dissimulent les visiteurs les uns aux autres. Guidés par la musique, nous avons bientôt débouché dans une espèce de grand amphithéâtre de verdure ordonnancé à la française, mais avec des éléments évoquant déjà le faux naturel du jardin anglais : bosquets fleuris, arbres plantés à des intervalles irréguliers… De l’autre côté de la pelouse, se trouve le bassin du miroir qui, en dépit de l’heure, offrait un spectacle superbe de jeux d’eau sur fond de musique baroque.
Enfin, nous avons voulu faire un détour par la salle de bal. Pourquoi cela ? Parce que c’est de ce fichu bosquet qu’il est question dans le film Les jardins du roi. Même si les fontaines étaient au repos, les bassins étaient remplis d’eau qui parfois dégouttait d’une vasque à l’autre. J’aurais adoré l’admirer en eau, malheureusement la Crevette montrait des signes d’épuisement, et nous avons jugé plus sage de repartir.
Au final, je pense que nous reviendrons avant la fin de l’été. Même l’Anglais, pourtant très anti-Louis XIV (forcément, quand on a des racines protestantes en Cévennes…) a reconnu que c’était très beau et que la balade valait le détour. En outre, j’ai plusieurs amies de lycée qui vivent toujours dans les parages, et nous allons certainement nous organiser pour nous retrouver.
L’entrée des grandes eaux est payante mais, à 9€ par adulte pour se promener toute la journée et profiter du spectacle, je trouve que ça se rentabilise facilement (bon, s’il pleut, dommage pour vous…). Les enfants de moins de 4 ans ne paient pas.