Vive le roi !
Bon, d’accord, elle était facile. Vendredi matin, à la faveur de Facebook et d’un coup de tête, j’ai retrouvé Lucy un peu par hasard pour aller visiter l’exposition “Le roi est mort” au château de Versailles. J’avais très envie de m’y rendre mais le manque de temps m’avait poussée à croire que je n’y arriverais pas (l’expo se clôture ce dimanche).
Les infrastructures du château ont évolué mais ce n’est pas encore ça : la réservation en ligne est un peu complexe (surtout quand il s’agit de télécharger son billet parce qu’on n’arrive pas à l’imprimer…), l’exposition n’est pas indiquée tant qu’on n’a pas rejoint les grands appartements (indices : il faut suivre les indications “Grands appartements – Galerie des Glaces), mais nous sommes tout de même parvenues à destination.
Nous sommes accueillies au pied d’un escalier tendu de noir par deux colonnes pyramidales ornées de crânes. Cela peut paraître surprenant mais, sous l’Ancien Régime, le macabre est intimement lié aux cérémonies de deuil. Au son d’une marche funèbre, nous atteignons la première salle et sa spectaculaire reproduction de la chapelle ardente érigée pour Louis XIV : immense dais noir surmonté d’une couronne, multiples cierges, squelettes grimaçants tenant des faux ou des sabliers… le tout baigné dans une profonde obscurité.
En dix salles, sont présentés la vie et l’agonie de Louis XIV, la préparation et l’organisation des différentes étapes du deuil (convoi, pompe funèbre, inhumation…), le rapport à la mort à l’époque moderne, avant de conclure sur l’évolution des funérailles monarchiques aux funérailles d’Etat.
Si les œuvres exposées sont pertinentes et, pour certaines, très célèbres (le masque de cire de Louis XIV réalisé sur son lit de mort, plusieurs tableaux, le trésor de Saint-Denis…), elles ne surchargent toutefois pas l’œil. Elles sont clairement là pour illustrer le propos, donner à voir la réalité de ce qui est décrit, et c’est une façon intelligente de procéder. Les cartels sont bien faits sans être trop lourds – en revanche, ils sont exclusivement en français ! Les touristes étrangers avaient-ils au moins droit à un commentaire sur leurs audioguides ?
J’ai également beaucoup apprécié le lien fait avec les funérailles nationales montrant, si besoin était, la filiation étroite entre les cérémonies de l’Ancien Régime et celles de la République. La pompe funèbre est clairement une expression du pouvoir en représentation !
Je n’aurai donc qu’un mot : si vous en avez l’occasion, ruez-vous sur cette expo, elle en vaut la peine.
Le roi est mort, château de Versailles, jusqu’au 21 février, 15€ (avec l’entrée pour les Grands Appartements)