Vendredi dernier, bravant les pannes d’aiguillage, la pluie et les embouteillages, Lucy et moi sommes allées au château de Versailles assister à un concert dans la chapelle royale.
Le programme se proposait de faire revivre des airs composés pour la Maison royale de Saint-Cyr, grand oeuvre de Madame de Maintenon, épouse secrète de Louis XIV. Saint-Cyr, qui éduquait les jeunes filles pauvres de la noblesse, a bénéficié à ses débuts du soutien indéfectible du pouvoir royal et, partant, des artistes attachés à celui-ci. Le plus célèbre, Racine, écrivit Esther et Athalie pour les élèves, mais aussi des cantiques spirituels.
Ce sont ces cantiques, mis en musique par Collasse, ainsi que des motets de Nivers et Clérambault, que nous allions écouter.
L’avantage de Versailles, c’est que quel que soit le lieu du spectacle, le cadre seul permet d’en prendre plein les yeux. La chapelle royale est vraiment belle, avec son immense fresque au plafond, ses colonnes, son maître-autel etses grandes orgues.
Mais là, on en a aussi pris plein les oreilles, grâce à l’ensemble baroque La Rêveuse et aux Pages et Chantres du centre de musique baroque de Versailles. La pureté des voix répondait à l’élégance de la musique et à la majesté du cadre si bien que, l’espace d’un instant, on aurait pu se croire ailleurs. Les jeunes solistes étaient impressionnants de maîtrise et de sensibilité – je pense notamment au Magnificat interprété a capella, qui donnait des frissons.
Point intéressant : vu que nous sommes arrivées avec un quart d’heure de retard, on nous a placées en tribune latérale pour la première moitié du spectacle, avant de gagner nos places dans la nef pour la seconde partie. Au final, l’acoustique était meilleure en haut (ce qui est logique, vu que Louis XIV siégeait à la tribune) alors que les places sont moins chère (la visibilité vers l’autel est réduite, mais on peut admirer le plafond).