Mes contes de Perrault

Ben JellounTahar Ben Jelloun a choisi de réécrire dix contes de Perrault (Riquet à la houppe, Le Petit Poucet, Barbe-Bleue, La Belle au bois dormant, Les Fées, Le Chat botté, Peau d’âne, Le Petit Chaperon rouge, Les Souhaits ridicules et Cendrillon) en les installant dans un contexte ” arabe et musulman “, en les orientalisant en quelque sorte.


J’adore les contes de fées, je m’en suis souvent fait l’écho – c’est une des raisons pour lesquelles j’ai beaucoup aimé la trilogie Poison, Charme, Beauté de Sarah Pinborough. Alors, quand j’ai aperçu ce recueil sur la table de mon libraire l’autre jour, je n’ai fait ni une, ni deux, et je l’ai embarqué en pensant aussi rayer une catégorie du Reading challenge.

L’idée de l’auteur de transposer ces contes si connus dans un univers “exotique” inspiré de la culture arabo-musulmane est excellente (le petit chaperon rouge devient la petite à la burka rouge), et est justifiée par le fait que celui-ci souhaitait montrer cette culture sous un jour plus favorable que celui de l’obscurantisme et de la pauvreté. On trouve donc des personnages ouverts, tolérants, féministes, humanistes… et on y prend plaisir. En outre, Ben Jelloun ajoute généralement un “twist” au conte traditionnel, ce qui le modernise et le rapproche de nous.
Bien sûr, on pourrait arguer qu’il s’agit d’une lecture très optimiste et légère de l’univers dans lequel ces contes sont transposés. Mais je pense sincèrement que c’était déjà le cas de Perrault lorsqu’il décrivait une Europe de fantaisie pleine de forêts, de châteaux enchantés et de belles princesses. Si vous aimez les contes, je vous recommande donc vivement cette lecture à la fois agréable et rapide.

Tahar Ben Jelloun, Mes contes de Perrault, Points

Reading Challenge 2016 : a book based on a fairy tale

La fin de l’homme rouge

AlexievitchArmée d’un magnétophone et d’un stylo, Svetlana Alexievitch, avec une acuité, une attention et une fidélité uniques, s’acharne à garder vivante la mémoire de cette tragédie qu’a été l’URSS, à raconter la petite histoire d’une grande utopie. “Le communisme avait un projet insensé : transformer l’homme ancien le vieil Adam. Et cela a marché. En soixante-dix ans et quelques, on a créé dans le laboratoire du marxisme-léninisme un type d’homme particulier, l’Homo sovieticus.” Dans ce magnifique requiem, l’auteur de La Supplication réinvente une forme littéraire polyphonique singulière, qui fait résonner les voix de centaines de témoins brisés. Des humiliés et des offensés, des gens bien, d’autres moins bien, des mères déportées avec leurs enfants, des staliniens impénitents malgré le Goulag, des enthousiastes de la perestroïka ahuris devant le capitalisme triomphant et, aujourd’hui, des citoyens résistant à l’instauration de nouvelles dictatures.


Soyons francs, je ne connaissais pas cet auteur avant qu’elle reçoive le prix Nobel de littérature à l’automne dernier. Pourtant, il y aurait matière, compte tenu de mes origines et de celles de l’Anglais, à se plonger dans l’histoire de l’ex-bloc de l’Est (ma grand-mère a fui la Roumanie communiste car elle appartenait à une famille de propriétaires terriens – ses parents et sa sœur n’ont pas eu cette chance – et le père de l’Anglais est né et a vécu en URSS pendant 25 ans).
J’ai donc acheté le dernier ouvrage paru en français, qui cherche à montrer l’URSS telle qu’elle fut réellement et fantasmée. Les témoignages sont extrêmement variés, allant des responsables du Kremlin aux “petites gens” des campagnes, des ultra-communistes encore convaincus malgré les horreurs qu’ils ont pu vivre aux libéraux pourtant déboussolés par l’évolution très rapide de la Russie après la perestroïka…
On pourrait craindre la cacophonie, l’alignement factice d’images figées, mais ce n’est absolument pas le cas. J’ignore comment – et c’est sans doute sa force – mais Svetlana Alexievitch parvient à faire émerger une voix puissante, une voix qui dit l’URSS et la Russie, qui met en lumière, d’un bout à l’autre de l’ancien bloc soviétique, raconte son histoire, son présent, avec des redondances étonnantes, une “âme russe” telle que les témoins eux-mêmes essaient de la saisir.

C’est une lecture fascinante, mais également difficile : samedi, alors même que je n’arrivais pas à lâcher mon livre, mon moral a connu une baisse phénoménale, juste parce que j’étais profondément touchée par ce que je lisais. Cet ouvrage vous laissera sans doute à vif, peut-être même déprimé par l’humanité mais, paradoxalement, il a su me donner foi par certains aspects, et me faire comprendre ce peuple à la fois si proche et si éloigné (oui, c’est un poncif, je vous zute).
Du coup, même si j’ai décrété que mes deux ou trois prochaines lectures seraient légères et joyeuses, j’ai l’intention de lire les autres publications de l’auteur, en commençant sans doute par celle sur Tchernobyl.

La fin de l’homme rouge, Svetlana Alexievitch, Actes Sud

Reading Challenge 2016 : A book about a culture you’re unfamiliar with

Reading Challenge 2016 (et bilan 2015)

Source
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L’an dernier, quand j’avais découvert ce challenge, je m’étais jetée dedans avec enthousiasme, tout en sachant que lire 50 ouvrages correspondant aux catégories proposées allait être compliqué. Au final, j’ai réussi à en cocher 36, ce qui n’est pas mal, d’autant que, à part Molière, je n’ai choisi aucune de mes lectures en fonction de cette liste.
Un petit décompte plus approfondi de mes lectures m’a permis d’établir que j’avais lu 76 ouvrages (romans, nouvelles, poésie, essais… – je ne compte pas les BD), un beau score compte tenu du fait que je dispose de beaucoup moins de temps pour lire à présent.
Du coup, on remet ça en 2016, avec quelques aménagements.

  • A book based on a fairy tale
  • A National Book Award winner
  • A YA bestseller
  • A book you haven’t read since High School
  • A book set in your home state (on va essayer mon département)
  • A book translated to English (en français, du coup)
  • A romance set in the future
  • A book set in Europe
  • A book that’s under 150 pages
  • A New York Times Best Seller (ça, c’est facile !)
  • A book that’s becoming a movie this year
  • A book recommended by someone you just met
  • A self-improvement book
  • A book you can finish in a day
  • A book written by a celebrity
  • A political memoir
  • A book at least 100 years older than you
  • A book that’s more 600 pages
  • A book from Oprah’s book club
  • A science-fiction novel
  • A book recommended by a family member
  • A graphic novel
  • A book that is published in 2016
  • A book with a protagonist who has your occupation
  • A book that takes place during summer
  • A book and its prequel
  • A murder mystery
  • A book written by a comedian
  • A dystopian novel
  • A book with a blue cover
  • A book of poetry
  • The first book you see in a bookstore
  • A classic from the 20th century
  • A book from the library
  • An autobiography
  • A book about a road trip
  • A book about a culture you’re unfamiliar with
  • A satirical book
  • A book that takes place on an island
  • A book that’s guaranteed to bring you joy