Je est un Juif, roman

Je suis tombée par hasard sur ce recueil, alors que je cherchais les poèmes de Louise Labé chez le même éditeur. Jamais découragée par l’achat d’un nouveau bouquin, le peu que j’ai lu de l’introduction, relatant les origines et la formation morale de Charles Dobzynski a piqué ma curiosité, et j’ai fini par emporter ce petit volume qui me faisait de l’œil.


Juif polonais, Charles Dobzynski est arrivé en France à l’âge d’un an et vécu la guerre, échappant à la rafle du Vel’ d’Hiv’ et passant très jeune dans la clandestinité. Sa vocation de poète est précoce, il publie ses premiers textes à 19 ans dans des journaux résistants.
Je est un juif, roman, est un recueil qui revient sur sa vie entière en tant que Juif, Français, et poète. Les textes sont courts, incisifs, ciselés même. Charles Dobzynski revendique sa judéité sans jamais mettre de côté son esprit critique, évoquant cette ambivalence qui étreint beaucoup de Juifs dans leur rapport à Israël, par exemple. Il dit aussi, en des poèmes brefs mais poignants, l’horreur de la rafle, l’angoisse de la fuite, la dispersion de sa famille. la vie persécutée par les nazis.

Cette lecture, quoique courte, n’est pas facile et n’intéressera probablement pas tout le monde, mais je ne peux m’empêcher de la recommander pour tous les questionnements auxquels le poète tente d’apporter des réponses.

Je est un Juif, roman, Charles Dobzynski, NRF Gallimard

A boire et à manger, tome 3 “Du pain sur la planche”

ABAM 3Comment faire du poireau le héros de l’apéro ? Quel mystère recèle la fabrication du cidre normand ? Où déguster un homard en toute simplicité ? Comment poussent les noix de cajou ? Peut-on sauver la quenelle des préjugés universels ? Comment préparer le vrai gratin dauphinois ? Et le Taboulé libanais ?


J’adore le travail de Guillaume Long. Pour tout vous dire, je me suis même offert, début janvier, une de ses illustrations (j’ai eu “yuzu” parce que “zeste” était déjà parti) parce que j’aime beaucoup sa façon de traiter de la nourriture et de la cuisine, ainsi que ses carnets de voyage (depuis le premier tome j’ai encore plus envie d’aller en Hongrie alors que c’est déjà en tête de ma wishlist).
Les albums d’ “A boire et à manger” reprennent les histoires publiées sur le blog, que je lis assidûment. Autant dire que je n’ai pas été surprise, mais je contribue avec plaisir à faire vivre un auteur que j’aime. Il y a tout de même quelques inédits sympas : un portrait chinois autour de la nourriture et une fiche-pratique sur les épices et les herbes aromatiques.
J’ai déjà testé certaines recette de cet ouvrage (en particulier les tagliatelles de la fin du monde, que je prépare religieusement tous les 31 décembre pour l’Anglais et moi), d’autres me font très envie, et les petites astuces et historiettes autour de la nourriture ne sont jamais perdues pour moi !

Une lecture très agréable, qui a l’immense privilège de trôner… dans mon étagère à livres de cuisine.

A boire et à manger, tome 3, “Du pain sur la planche”, Gallimard, 22,50€