Sully

Le 15 janvier 2009, le monde a assisté au “miracle sur l’Hudson” accompli par le commandant “Sully” Sullenberger : en effet, celui-ci a réussi à poser son appareil sur les eaux glacées du fleuve Hudson, sauvant ainsi la vie des 155 passagers à bord. Cependant, alors que Sully était salué par l’opinion publique et les médias pour son exploit inédit dans l’histoire de l’aviation, une enquête a été ouverte, menaçant de détruire sa réputation et sa carrière.


J’aime beaucoup les films de Clint Eastwood, et celui-ci ne déroge pas à la règle. Comme tout le monde, je me souviens de cette histoire incroyable, mais je n’avais pas connaissance des détails (je ne me rappelais même pas que cela avait eu lieu en plein hiver !).
La narration, entre “ce qui aurait pu arriver”, flashbacks sur ce qui s’est réellement passé et présent de l’enquête, est bien construite et fluide. On suit le cheminement intérieur de Sully qui, de pilote ordinaire, est propulsé héros de l’Amérique mais, dans le même temps, professionnel incapable et dangereux. L’histoire est servie par d’excellents acteurs, Tom Hanks, naturellement, et Aaron Eckhart (que j’ai mis beaucoup de temps à reconnaître à cause de sa moustache).
Néanmoins, j’aurais tendance à reprocher à Clint Eastwood son net parti pris “anti-institution” : l’enquête de la sûreté aérienne américaine, contrairement à ce qui est présenté, est une procédure normale et obligatoire pour tout accident. Par ailleurs, le film s’ingénie à nous montrer un pilote seul face à ses accusateurs, obligé de défendre son point de vue et d’exiger des conditions particulières des simulateurs, conditions en fait décidée par les enquêteurs.

Donc, si c’est un bon film qui reconstitue bien l’accident et dépeint des héros très humains, avec leurs failles et leurs interrogations, l’orientation clairement politique (surtout en 2016) me laisse beaucoup plus dubitative. Mais si on ne prend pas pour argent comptant tout ce qui est raconté, on passe un très bon moment.

Passengers

Alors que 5000 passagers endormis pour longtemps voyagent dans l’espace vers une nouvelle planète, deux d’entre eux sont accidentellement tirés de leur sommeil artificiel 90 ans trop tôt. Jim et Aurora doivent désormais accepter l’idée de passer le reste de leur existence à bord du vaisseau spatial. Alors qu’ils éprouvent peu à peu une indéniable attirance, ils découvrent que le vaisseau court un grave danger. La vie des milliers de passagers endormis est entre leurs mains…


Autant le dire tout de suite : malgré tout ce que la bande-annonce a voulu vous faire croire, il ne s’agit pas d’un film d’action. Celle-ci est en effet concentrée sur la dernière demi-heure d’un opus qui dure 2 heures.
Non, Passengers est avant tout l’histoire d’un naufragé et de sa façon de faire face à la solitude. Que faire lorsqu’on se retrouve seul au milieu de 5000 âmes endormies, comment peut-on ne pas basculer dans la folie ? Comment surmonter le désespoir, se confronter à l’autre et à soi-même ? A ce titre, la première moitié du film est la meilleure ; les acteurs sont justes, l’histoire plutôt crédible et pas forcément manichéenne, les effets spéciaux offrent un décor de luxe à l’idylle naissante (ces vues du vaisseau !).

Néanmoins, la dernière partie du film, faite d’explosions, de danger mortel et de remises en cause est plus artificielle. Les facilités scénaristiques s’enchaînent, entre un Deus ex machina, des gros “boum” et une fin beaucoup trop hollywoodienne à mon goût (c’est dommage, il y avait matière à faire mieux sans plonger dans la dépression).
Du coup, je suis partagée : si j’ai beaucoup aimé le début du film, aussi bien au plan de l’histoire qu’au plan de l’image, je suis assez contrariée par les trente dernières minutes qui auraient mérité d’être moins bâclées. En somme, Passengers est un bon divertissement qui ne va pas jusqu’au fond de son sujet.

Premier contact

Lorsque de mystérieux vaisseaux venus du fond de l’espace surgissent un peu partout sur Terre, une équipe d’experts est rassemblée sous la direction de la linguiste Louise Banks afin de tenter de comprendre leurs intentions.
Face à l’énigme que constituent leur présence et leurs messages mystérieux, les réactions dans le monde sont extrêmes et l’humanité se retrouve bientôt au bord d’une guerre absolue. Louise Banks et son équipe n’ont que très peu de temps pour trouver des réponses. Pour les obtenir, la jeune femme va prendre un risque qui pourrait non seulement lui coûter la vie, mais détruire le genre humain…


La bande-annonce (ainsi que l’injonction dityhyrambique de Joann Sfar) m’avait donné envie d’aller voir ce film si bien que, au lendemain de la séance Rogue One, j’y ai traîné l’Anglais, qui ne savait pas du tout à quoi s’attendre.
C’est un film que nous avons adoré, le meilleur des (quelques) opus visionnés en salle obscure cette année. L’histoire est intelligente, interrogeant notre rapport à l’autre et à soi sous toutes ses formes, notre rapport au signifiant et au signifié, mais qui pose aussi la question de la foi (pas en tant que religion, attention). La photographie est belle, avec une lumière très travaillée, des effets spéciaux légers mais parfaitement intégrés à l’image, le tout pour un film qui joue beaucoup avec la symétrie.

Mais surtout, bon sang : l’héroïne est une femme. Linguiste. Qui s’efforce de surmonter ses démons intérieurs pour mettre son savoir au service de tous. Qui ne manipule aucune arme. Je suis très fan d’Amy Adams, et elle est absolument parfaite dans le rôle. Les deux personnages masculins incarnés par Jeremy Renner et Forrest Whitaker (dont c’est le mois au cinéma, vu qu’il apparaît également dans Rogue One) ne sont pas en reste, et à aucun moment l’un d’entre eux ne rabaisse l’héroïne parce qu’elle est une femme. Honnêtement, si ce film ne passe pas le test de Bechdel pour la bonne et simple raison qu’il n’y a qu’un seul rôle féminin, il me semble toutefois cocher plein d’items sur la liste “Raisons pour lesquelles je ferai regarder ce film à ma fille un jour”.
Après, il faut reconnaître quelques limites : la bande-annonce, aussi bien foutue soit-elle, m’avait spoilé la première moitié du film, et l’histoire repose sur un twist que j’ai vu venir dès les premières secondes. Néanmoins, à aucun moment cela n’a gâché mon plaisir ni même remis en question la “suspension d’incrédulité” réclamée au spectateur. J’ai plongé tête baissée, et j’en ai redemandé.

Bref. Oubliez Rogue One et allez voir Premier Contact. C’est certainement le meilleur film de SF de l’année.

PS : le réalisateur Denis Villeneuve est à l’oeuvre pour le reboot/suite de Blade Runner, et serait en pourparlers pour (re)faire un Dune. Du coup, j’ai un peu moins la trouille pour ces deux univers.

Rogue One : a Starwars story

Situé entre les épisodes III et IV de la saga Star Wars, le film nous entraîne aux côtés d’individus ordinaires qui, pour rester fidèles à leurs valeurs, vont tenter l’impossible au péril de leur vie. Ils n’avaient pas prévu de devenir des héros, mais dans une époque de plus en plus sombre, ils vont devoir dérober les plans de l’Étoile de la Mort, l’arme de destruction ultime de l’Empire.

Plus le temps passe, plus je me dis que j’ai un comportement bizarre avec Star Wars : je n’ai découvert la franchise qu’à la sortie de la “prélogie” en 1999, et je m’étais déjà fait spoiler le “Je suis ton père” ; j’avais bien aimé (mais je suis bon public), sans plus ; à mes yeux, la trilogie originelle avait énormément vieilli (c’était avant que George Lucas repeigne tout à la palette graphique). Et pourtant, chaque fois qu’un nouvel épisode sort, je vais le voir, à la fois pleine d’enthousiasme et de réticence, en me demandant ce que je vais découvrir.

Je partais voir Rogue One avec un a priori plutôt positif : pas de Skywalker et assimilé, un spin-off juste avant ce qui est considéré comme la meilleure trilogie à l’heure actuelle… ça s’annonçait plutôt bien. Et franchement, c’est un film agréable. Il y a de l’action, des bons sentiments mais pas trop, une héroïne bad ass, un casting de fou, des effets spéciaux qui déboîtent, un fin pas forcément attendue (en fait si, mais quand même) et quelques clins d’œil à la saga que j’ai moi-même remarqués. On passe un bon moment, on retrouve un univers-doudou, on note les références politiques, la musique évolue dans le respect de la tradition, c’est bien.


Après, le film n’est pas exempt de défauts. Si j’ai beaucoup aimé les personnages principaux (et Alan Tudyk en droïde!), j’ai trouvé le foisonnement des personnages secondaires un peu de trop. En particulier, le duo “gros dur en armure d’Iron man et moine shaolin jedi” m’a paru assez caricatural. Il y a quelques trous dans le scénario et quelques distorsions qui ne collent pas forcément à ce que l’on connaît jusqu’à présent. Enfin, chose qui m’a un peu dérangée, deux acteurs de la première trilogie ont été “collés” en motion capture sur le visage d’autres acteurs. J’ignore si cela a été fait avec leur consentement – normalement, depuis l’affaire Crispin Glover, c’est obligatoire – mais je pense qu’on aurait pu éviter la chose.

Au final, Rogue One est un bon divertissement, même si ce n’est pas le film de l’année. Je pense que, malheureusement, à moins d’un coup de génie, aucun film de la franchise ne parviendra jamais à être qualifié de chef-d’oeuvre, vu que les attentes sont immenses et que le public s’est totalement approprié l’univers.

Doctor Strange

doctor-strangeAprès un tragique accident de voiture,le docteur Stephen Strange, talentueux neurochirurgien doit mettre son ego de côté et apprendre les secrets d’un monde caché de mysticisme et de dimensions alternatives. Basé à New York, dans le quartier de Greenwich Village, Doctor Strange doit jouer les intermédiaires entre le monde réel et ce qui se trouve au-delà, en utilisant un vaste éventail d’aptitudes métaphysiques et d’artefacts pour protéger l’Univers.


J’avais très envie de voir ce film. Outre que je dis rarement non à un film de super-héros, je connaissais un tout petit peu le personnage de Doctor Strange – grâce au comic 1602 – et j’avais bien envie d’en apprendre davantage. En plus, toutes les personnes de mon entourage étaient enthousiasmées et chantaient les louanges de ce divertissement à gros budget.

C’était bien. L’histoire des origines est bien amenée, quoique prévisible, l’humour bien dosé avec quelques séquences très marrante (j’aime bien le manteau), le tout servi par un casting quatre étoiles : Benedict Cumberbatch est quand même entouré de Tilda Swinton (dont le côté androgyne et décalé sert parfaitement le personnage), Chiwetel Ejiofor (que j’apprécie beaucoup depuis Serenity), Rachel McAdams (qui interprète une héroïne forte et intelligente) et Mads Mikkelsen en méchant de luxe. Les effets spéciaux à la Inception étaient magnifiques ; bien que clairement conçus pour la 3D, le résultat en 2D était quand même époustouflant.

Marvel's DOCTOR STRANGE..New York City..Photo Credit: Film Frame ..©2016 Marvel. All Rights Reserved.
©2016 Marvel. All Rights Reserved.

Après… j’ai passé un bon moment mais je n’ai pas eu l’énorme coup de cœur auquel je m’attendais (j’ai éprouvé ça ces dernières années pour Les gardiens de la galaxie et Deadpool). C’était sympa, j’irai bien entendu voir la suite, mais ce n’est clairement pas le meilleur film de super-héros de ma vie.

X-Men : Apocalypse

X-Men ApocalypseDepuis les origines de la civilisation, Apocalypse, le tout premier mutant, a absorbé de nombreux pouvoirs, devenant à la fois immortel et invincible, adoré comme un dieu. Se réveillant après un sommeil de plusieurs milliers d’années et désillusionné par le monde qu’il découvre, il réunit de puissants mutants dont Magneto pour nettoyer l’humanité et régner sur la Terre. Raven et Professeur X vont joindre leurs forces pour affronter leur plus dangereux ennemi et sauver l’humanité d’une destruction totale.


Après avoir échoué à voir ce film le jour de sa sortie, Monsieur et moi avons pu nous y rendre tranquillement mercredi dernier, dans une salle assez petite, ce qui m’a un peu étonnée après seulement trois semaines d’exploitation.

C’est plutôt un bon opus de X-Men. J’avoue que je suis très fan du reboot, ne serait-ce que grâce à l’excellent casting. Cet épisode reprend l’histoire dix après Days of future past, où l’on avait pu découvrir Tyrion Lannister en méchant généticien. Les producteurs ne se sont d’ailleurs pas trop foulés en recrutant cette fois-ci Sansa Stark pour interpréter Jean Grey adolescente.
L’histoire du mutant Apocalypse est bien entendu couse de fil blanc, mais sert avant tout à introduire de nouveaux mutants et à souligner les failles, les doutes et les hésitations des autres. Si j’ai adoré James MacAvoy, digne successeur de Patrick Stewart, j’ai été assez déçue de la prestation de Michael Fassbender, très monolithique. Certes, son personnage est censé être en deuil, mais de là à ne pas desserrer les dents pendant 2 heures…
Par ailleurs, les anciens personnages ont globalement davantage trouvé grâce à mes yeux que les nouveaux. Sophie Turner m’a paru assez détachée du rôle – mais c’est sans doute inhérent à Jean Grey / Phénix – et Tye Sheridan est aussi insipide que le précédent cyclope. A l’inverse, gros coup de coeur pour Diablo, vraiment réussi.

X-Men Apocalypse 2

En revanche, on progresse dans la découverte des mutants, dans l’édification de leur légende et de la peur qu’ils suscitent. J’ai beaucoup aimé le statut d’héroïne gagné par Mystique et le fait qu’elle n’en veuille pas, j’ai apprécié le fait que l’existence des mutants n’est désormais plus un mythe mais une réalité pour la population.
Au final, j’ai passé un très bon moment, même si ce n’était pas le meilleur film de super-héros de l’année : le film reprend les ficelles des deux premiers opus, avec parfois quelques longueurs. Il y a bien entendu de très bonnes séquences, le retour du véritable grand méchant et une énième destruction de l’école Xavier sans laquelle il manquerait quelque chose à X-Men.

Mais ne boudons pas notre plaisir : c’est un bon divertissement pour préparer les vacances d’été.

Deadpool

Deadpool1Deadpool, est l’anti-héros le plus atypique de l’univers Marvel. A l’origine, il s’appelle Wade Wilson : un ancien militaire des Forces Spéciales devenu mercenaire. Après avoir subi une expérimentation hors norme qui va accélérer ses pouvoirs de guérison, il va devenir Deadpool. Armé de ses nouvelles capacités et d’un humour noir survolté, Deadpool va traquer l’homme qui a bien failli anéantir sa vie.


Si Monsieur et moi sommes fans de films de super-héros, nous ne sommes pas de grands lecteurs de comics (en ce qui me concerne, à part quelques tomes de The Authority et de Miss Marvel, ma culture est proche du zéro absolu). Aussi, lorsque nous sommes allés voir celui-ci hier, j’appréhendais un peu : tout le monde en disait du bien, mais pas mal de mises en garde avaient été émises à l’égard du public “familial” et on parlait aussi du caractère particulier du héros.

Deadpool2

Pourtant, nous avons eu raison de tenter le coup. Dès le générique de début, le ton est donné : on ne va pas se prendre au sérieux. Le personnage de Deadpool/Wade Wilson a un humour très particulier, assez pourri et orienté pipi-caca (mais pas que) et… ça fonctionne. En total décalage avec son apparence de super-héros (dont il récuse l’étiquette), il mène une vendetta personnelle en balançant insultes, jeux de mots foireux et blagues tendancieuses. Le film est truffé de références à la pop culture, la bande-son déchire (j’ai beaucoup aimé retrouver “X gon’ give it to ya” que je n’avais pas entendue depuis des années* et que j’adore – cherchez pas), et Deadpool n’hésite pas à briser le quatrième mur en s’adressant directement au spectateur (ce qui est fidèle à l’histoire, vu que Deadpool est le seul super-héros conscient d’être dans un comic).
Bref, ce fut un moment de franche rigolade, et je pense qu’il faudra le revoir pour relever tous les clins d’œil et les références disséminés dans le film, même si nous en avons noté beaucoup. Du coup, je ne peux que vous recommander ce film-défouloir qui est sans doute un des meilleurs Marvel de ces dernières années.

*”X gon’ give it to ya”, DMX, composée pour le film “Cradle to the grave” (non je ne l’ai pas vu).

Les délices de Tokyo

DelicesTokyoDans un quartier populaire de Tokyo, Sen tient une minuscule dorayaki-ya, une échoppe où l’on prépare et vend des dorayaki, pâtisserie traditionnelle japonaise. Autour de lui gravite un tout petit monde, en particulier Wakana, une jeune collégienne qui rêve d’aller au lycée (l’éducation n’est obligatoire que jusqu’à la fin du collège au Japon, et on entre au lycée sur concours) et dont la mère brille souvent par son absence. Un jour, arrive Tokue, une vieille dame très déterminée à devenir son employée, et qui finit par s’immiscer dans sa cuisine et son échoppe, notamment en lui apprenant à confectionner une an (pâte de haricots rouges) digne de ce nom…

Au premier abord, on pourrait croire à l’un de ces films japonais “classiques”, où l’on voit défiler les saisons, la vie de quartier, le quotidien et l’extraordinaire… une de ces chroniques dont les Japonais – comme les Occidentaux – sont friands et qui nous peindrait un Japon à la fois proche, pittoresque et savoureux. Et certes, la nourriture – en particulier cette fameuse pâte de haricots rouges – est au cœur de la narration, mais l’histoire ne s’arrête assurément pas là.
Ce serait sous-estimer Naomi Kawase que de croire qu’elle va nous servir (excusez la métaphore) un joli film mignon. Peu à peu, elle aborde des thèmes beaucoup plus durs, en particulier l’exclusion de certaines catégories sociales – une question de société très prégnante au Japon, notamment avec le cas des burakumin – la rumeur et l’isolement. Ces sujets sont traités avec délicatesse mais sans fard, et révèlent le rapport compliqué des Japonais à leur propre passé (même si je pense qu’on pourrait dire ça de presque tous les peuples).
Dernier point : la traduction des sous-titres est impeccable (allez, pour mégoter, on va dire que, selon moi, il était inutile de traduire “shiso” par “pérille”).

En résumé, c’est un excellent film, qui vous tirera peut-être quelques larmes, mais que j’ai trouvé juste, touchant et prêtant à la réflexion. Lou², qui m’accompagnait, m’a quand même fait valoir que c’était beaucoup plus optimiste que la majeure partie de l’oeuvre de la réalisatrice et, vu qu’elle s’y connaît beaucoup mieux que moi, je la crois sur parole. En revanche, vous risquez d’avoir envie de manger des dorayaki en sortant.

The big short (Le casse du siècle)

Wall Street, 2005. Profitant de l’aveuglement généralisé des grosses banques, des médias et du gouvernement, quatre outsiders anticipent l’explosion de la bulle financière et mettent au point le casse du siècle ! Michael Burry, Steve Eisman, Greg Lippmann et Ben Hockett : des personnages visionnaires et hors du commun qui vont parier contre les banques… et tenter de rafler la mise.

THE BIG SHORT LE CASSE DU SIECLE

Après le soufflé retombé Starwars et la déception Spectre, Monsieur et moi avions encore une soirée libre, que nous avons décidé de passer au cinéma. Notre choix s’est porté sur ce film dont nous ne savions pas grand-chose, mais au casting alléchant. Grand bien nous en a pris.
L’histoire est vraie : quelques années avant la crise des subprimes, quelques analystes ont découvert que celle-ci était imminente et ont décidé de parier contre (on appelle ça un “short”, d’où le titre). A mesure qu’ils avancent, chacun de leur côté ou regroupés, ils s’aperçoivent que le marché est encore plus pourri qu’ils ne le soupçonnaient. Néanmoins, rien ne dit qu’ils toucheront leurs gains…

Tout, dans ce film, m’a plu. Le fond, adapté du livre éponyme, est extrêmement intéressant et rendu accessible par des apartés. La forme est nerveuse, presque comme un film d’action ou un thriller, mais se permet des “interludes” explicatifs avec des stars qui n’ont rien à voir avec l’histoire, des apartés des personnages qui parlent face caméra, et une narration à la première personne en filigrane. Franchement, courez-y, même si, comme moi, vous ne comprenez rien à la finance, vous sortirez en ayant enfin pigé un truc à la crise des subprimes.

Spectre

Un message mystérieux provenant du passé de James Bond le lance à la poursuite d’une organisation sinistre. Tandis que M combat les forces politiques afin de garder les services secrets actifs, James Bond enquête afin de déceler les terribles secrets de l’organisation qui se fait appeler Spectre.

SPECTRE 2

J’avoue, je suis une fan de James Bond, même si on ne peut pas dire que le personnage soit très fréquentable, surtout quand on est une femme. Néanmoins, j’ai adoré le reboot opéré avec Casino Royale et beaucoup aimé Skyfall, si bien que j’ai traîné monsieur voir le dernier opus.

Franchement, j’aurais pu m’abstenir. Si la scène d’ouverture, un long plan-séquence, m’a beaucoup plu, celle-ci perd quand même beaucoup de son esthétisme une fois que James Bond se retrouve devant un fond vert (ça se voit beaucoup). De même le générique, pour peu qu’on accroche à cet exercice de style particulier, valait le coup.
En revanche, après, c’est… long. Voire interminable. Les scènes de poursuite sont longues, les scènes de baston sont longues, les méchants sont sortis de nulle part (à la rigueur, je veux bien, après tout le Spectre était le premier ennemi de James Bond), l’assassin méchant est une resucée du Jaws de Moonraker (sauf qu’à la place des dents en métal, ce sont des ongles), le grand méchant n’est pas du tout crédible (Christoph Waltz cabotine à fond, je pense qu’il s’est de nouveau cru dans Inglorious Basterds, voire dans Papy fait de la résistance).
Léa Seydoux campe une héroïne à première vue moins nunuche que les autres, mais néanmoins capable de courir dans le désert avec des talons de 12 cm… et qui bien entendu finit par s’amouracher du héros.

Au final, il n’y a pas grand-chose à retenir de cet opus, et j’en suis fort marrie. J’avais bien accroché à Skyfall en dépit de ses défauts, mais là ça devient n’importe quoi : les scénaristes sont en train de nous créer un Jason Bourne bis, ce qui n’est pas du tout l’esprit de la licence. Du coup, pour le prochain, j’attendrai peut-être la sortie DVD…