Blanc-manger (recette médiévale)

cuisine medievaleLa semaine dernière, j’ai mis à profit un blanc de poulet et ma maladie pour enfin tester une recette qui me faisait de l’œil depuis très longtemps : le blanc-manger. Mais attention, pas la version sucrée/fruitée qu’on peut proposer aujourd’hui, mais la recette médiévale originelle, destinée aux malades.
Pourquoi aux malades ? Au Moyen-Age, la cuisine est inséparable de la médecine : on estime que certains plats sont propres à corriger les “humeurs” du corps et à en rétablir l’équilibre. De plus, si le sucre est connu et utilisé, il est rare et fort cher, et considéré comme une épice, que l’on utilise dans certains cas précis.
La recette du blanc-manger se retrouve dans de multiples réceptaires tout au long de l’époque médiévale : le Viandier de Taillevent, le Ménagier de Paris, le Liber de coquina… La base est toujours la même : un hachis blanc (la couleur a aussi son importance), avec du poulet, des amandes et du sucre.

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Bref, après cette longue introduction, voyons de quoi il retourne.

Ingrédients (pour deux personnes)
1 gros blanc de poulet (300-350g)
35g de poudre d’amandes
2 cas de crème de riz (je n’en avais pas, j’ai mélangé 1 cas de farine de riz et 1 d’eau)
du mascarpone (j’ai remplacé par de la crème)
2 cas de sucre en poudre
des pépins de grenade (facultatif)

Pocher le poulet dans de l’eau (je pense qu’on peut aussi utiliser un mélange d’eau et de vin blanc, assez classique à l’époque).
Quand le poulet est bien cuit, l’égoutter et l’effilocher. Hacher la chair au mixer avec la poudre d’amandes et la crème de riz.
Remettre le hachis dans une casserole pour faire épaissir avec la crème. Dresser en forme de dôme (faites des petits dessins si ça vous amuse), saupoudre chaque assiette d’une cuillère de sucre. Décorer éventuellement avec des pépins de grenade, et servir aussitôt.

Alors, le sucré-salé version médiévale, ça vous tente ?

Les délices de Tokyo

DelicesTokyoDans un quartier populaire de Tokyo, Sen tient une minuscule dorayaki-ya, une échoppe où l’on prépare et vend des dorayaki, pâtisserie traditionnelle japonaise. Autour de lui gravite un tout petit monde, en particulier Wakana, une jeune collégienne qui rêve d’aller au lycée (l’éducation n’est obligatoire que jusqu’à la fin du collège au Japon, et on entre au lycée sur concours) et dont la mère brille souvent par son absence. Un jour, arrive Tokue, une vieille dame très déterminée à devenir son employée, et qui finit par s’immiscer dans sa cuisine et son échoppe, notamment en lui apprenant à confectionner une an (pâte de haricots rouges) digne de ce nom…

Au premier abord, on pourrait croire à l’un de ces films japonais “classiques”, où l’on voit défiler les saisons, la vie de quartier, le quotidien et l’extraordinaire… une de ces chroniques dont les Japonais – comme les Occidentaux – sont friands et qui nous peindrait un Japon à la fois proche, pittoresque et savoureux. Et certes, la nourriture – en particulier cette fameuse pâte de haricots rouges – est au cœur de la narration, mais l’histoire ne s’arrête assurément pas là.
Ce serait sous-estimer Naomi Kawase que de croire qu’elle va nous servir (excusez la métaphore) un joli film mignon. Peu à peu, elle aborde des thèmes beaucoup plus durs, en particulier l’exclusion de certaines catégories sociales – une question de société très prégnante au Japon, notamment avec le cas des burakumin – la rumeur et l’isolement. Ces sujets sont traités avec délicatesse mais sans fard, et révèlent le rapport compliqué des Japonais à leur propre passé (même si je pense qu’on pourrait dire ça de presque tous les peuples).
Dernier point : la traduction des sous-titres est impeccable (allez, pour mégoter, on va dire que, selon moi, il était inutile de traduire “shiso” par “pérille”).

En résumé, c’est un excellent film, qui vous tirera peut-être quelques larmes, mais que j’ai trouvé juste, touchant et prêtant à la réflexion. Lou², qui m’accompagnait, m’a quand même fait valoir que c’était beaucoup plus optimiste que la majeure partie de l’oeuvre de la réalisatrice et, vu qu’elle s’y connaît beaucoup mieux que moi, je la crois sur parole. En revanche, vous risquez d’avoir envie de manger des dorayaki en sortant.

Pensées en vrac devant “Le seigneur des anneaux”

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Au mois de janvier, France 2 a rediffusé la trilogie du Seigneur des anneaux le dimanche soir, ce qui nous a donné l’occasion, à l’Anglais et moi, de nous replonger dans cet univers. Si Monsieur avait revu les films lors de son arrêt maladie il y a quelques années, je n’avais, pour ma part, rien revu, hormis quelques extraits çà et là. Comme je ne suis pas ultimement fan de la saga, ça me convenait très bien (d’autant que j’ai une excellente mémoire), mais du coup, mon cerveau s’est mis à générer plein de pensées plus ou moins idiotes à mesure que je regardais.

  • Alors en fait, sur 10h de film, Aragorn il a les cheveux propres pendant la dernière demi-heure.
  • D’ailleurs, il a pris le temps de se faire un shampoing juste avant l’ultime bataille.
  • J’voudrais pas dire, mais Orlando Bloom a l’air d’avoir un balai dans le cul. Ou un parapluie. Ouvert.
  • Il faudrait vraiment que je relise DM of the rings.
  • Et que je réécoute Naheulbeuk.
  • En plus cette histoire de Balrog me rappelle une intervention du professeur Moustache.
  • Elle est vraiment tarte, Arwen.
  • Et donc quand elle décide de tout plaquer et de quitter les siens, y’en a pas un qui fait mine de l’arrêter ? Ou même qui se retourne ?
  • J’ai l’impression d’avoir vu cette armure / robe / épée vingt fois dans un GN ou une fête médiévale.
  • Les costumiers ont-il épuisé les réserves de panne de velours pour réaliser les tenues d’elfes ?
  • C’est moi ou cette bataille est quand même vachement longue ?
  • Ah tiens, celle-là aussi.
  • Les effets spéciaux n’ont pas trop mal vieilli, on dirait… Oh attendez – si, en fait.
  • P****n, pas encore les aigles…
  • Team Eowyn !

Et vous, ça vous évoque quoi, surtout quinze ans après ?

Ma vie avec Alan Rickman

Si je n’ai pas été très influencée par David Bowie, il n’en a pas été de même pour Alan Rickman. Ses films, ses personnages, sa voix si caractéristique m’ont accompagnée tout au long de ma vie de (pseudo)cinéphile.

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Je me souviens de ma première véritable peur à l’écran, incarnée par le shérif de Nottingham dans Robin des bois, prince des voleurs. J’avais vu le film au cinéma à sa sortie (à 9 ans…), et il représentait une mélange de froideur, de démesure et de déséquilibre particulièrement flippant.

Je me souviens de Hans Gruber, le frère de Simon Gruber dans la série Die Hard (j’ai vu le trois avant les autres). Sa mort à l’écran m’a beaucoup marquée, autant que les répliques cultes de Bruce Willis.

Je me souviens du Colonel Brandon, que j’ai toujours trouvé bien brave de s’accrocher à cette dinde de Marianne Dashwood (si). Alan Rickman l’avait interprété avec beaucoup de justesse et de pudeur.

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Je me souviens du professeur Lazarus joué par Alexander Dane, énorme clin d’oeil à la carrière IRL de l’acteur, avec ses cinq rappels pour “Richard III” (Par le marteau de Grabthar !).

Je me souviens de Harry, le “méchant” mari de Love Actually, notre film de Noël à l’Anglais et moi, notre rituel de fin d’année, que nous avons vu, revu et appris par cœur.

Je me souviens de Marvin, le robot dépressif qui trouvait tout désespérant et qui nous a fait hurler de rire, mon père et moi.

Je me souviens, à mon grand dam, de ce film parfaitement oubliable qu’est Les jardins du roi (j’en avais publié une critique assassine que je ne renie pas).

Pourtant, j’avoue ne pas garder un souvenir plus marquant que cela du professeur Rogue – sans doute parce que, si j’ai beaucoup aimé les romans, notamment les premiers, je suis passée à côté des films car trop âgée / pas assez fan.

Mais ce soir, j’ai un sale coup au moral. Pour moi, Alan Rickman faisait partie de ces personnages quasi-légendaires quoique profondément humains, dont on aurait voulu croire qu’ils étaient éternels. J’espère que, où qu’il soit, il peut encore exercer son esprit caustique et ses haussements de sourcils.

The big short (Le casse du siècle)

Wall Street, 2005. Profitant de l’aveuglement généralisé des grosses banques, des médias et du gouvernement, quatre outsiders anticipent l’explosion de la bulle financière et mettent au point le casse du siècle ! Michael Burry, Steve Eisman, Greg Lippmann et Ben Hockett : des personnages visionnaires et hors du commun qui vont parier contre les banques… et tenter de rafler la mise.

THE BIG SHORT LE CASSE DU SIECLE

Après le soufflé retombé Starwars et la déception Spectre, Monsieur et moi avions encore une soirée libre, que nous avons décidé de passer au cinéma. Notre choix s’est porté sur ce film dont nous ne savions pas grand-chose, mais au casting alléchant. Grand bien nous en a pris.
L’histoire est vraie : quelques années avant la crise des subprimes, quelques analystes ont découvert que celle-ci était imminente et ont décidé de parier contre (on appelle ça un “short”, d’où le titre). A mesure qu’ils avancent, chacun de leur côté ou regroupés, ils s’aperçoivent que le marché est encore plus pourri qu’ils ne le soupçonnaient. Néanmoins, rien ne dit qu’ils toucheront leurs gains…

Tout, dans ce film, m’a plu. Le fond, adapté du livre éponyme, est extrêmement intéressant et rendu accessible par des apartés. La forme est nerveuse, presque comme un film d’action ou un thriller, mais se permet des “interludes” explicatifs avec des stars qui n’ont rien à voir avec l’histoire, des apartés des personnages qui parlent face caméra, et une narration à la première personne en filigrane. Franchement, courez-y, même si, comme moi, vous ne comprenez rien à la finance, vous sortirez en ayant enfin pigé un truc à la crise des subprimes.

Spectre

Un message mystérieux provenant du passé de James Bond le lance à la poursuite d’une organisation sinistre. Tandis que M combat les forces politiques afin de garder les services secrets actifs, James Bond enquête afin de déceler les terribles secrets de l’organisation qui se fait appeler Spectre.

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J’avoue, je suis une fan de James Bond, même si on ne peut pas dire que le personnage soit très fréquentable, surtout quand on est une femme. Néanmoins, j’ai adoré le reboot opéré avec Casino Royale et beaucoup aimé Skyfall, si bien que j’ai traîné monsieur voir le dernier opus.

Franchement, j’aurais pu m’abstenir. Si la scène d’ouverture, un long plan-séquence, m’a beaucoup plu, celle-ci perd quand même beaucoup de son esthétisme une fois que James Bond se retrouve devant un fond vert (ça se voit beaucoup). De même le générique, pour peu qu’on accroche à cet exercice de style particulier, valait le coup.
En revanche, après, c’est… long. Voire interminable. Les scènes de poursuite sont longues, les scènes de baston sont longues, les méchants sont sortis de nulle part (à la rigueur, je veux bien, après tout le Spectre était le premier ennemi de James Bond), l’assassin méchant est une resucée du Jaws de Moonraker (sauf qu’à la place des dents en métal, ce sont des ongles), le grand méchant n’est pas du tout crédible (Christoph Waltz cabotine à fond, je pense qu’il s’est de nouveau cru dans Inglorious Basterds, voire dans Papy fait de la résistance).
Léa Seydoux campe une héroïne à première vue moins nunuche que les autres, mais néanmoins capable de courir dans le désert avec des talons de 12 cm… et qui bien entendu finit par s’amouracher du héros.

Au final, il n’y a pas grand-chose à retenir de cet opus, et j’en suis fort marrie. J’avais bien accroché à Skyfall en dépit de ses défauts, mais là ça devient n’importe quoi : les scénaristes sont en train de nous créer un Jason Bourne bis, ce qui n’est pas du tout l’esprit de la licence. Du coup, pour le prochain, j’attendrai peut-être la sortie DVD…

Starwars VII [avec spoilers]

Il y a longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine…
Le général Léia Organa envoie son meilleur pilote récupérer un indice permettant de localiser son frère, porté disparu. Toutefois, un sinistre ennemi, du nom de First Order, veut à tout prix y parvenir avant eux…

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Voilà à peu près tout ce que je puis dire du scénario sans en gâcher l’histoire. Néanmoins, comme j’ai l’intention de donner mon avis, et qu’il va me falloir des exemples, je vous engage, si vous ne l’avez pas vu / ne voulez pas vous faire spoiler, à arrêter votre lecture ici.


Vous êtes toujours là ? Bon, c’est parti.
Je ne suis pas une fan inconditionnelle de la licence. Pour tout vous dire, j’ai vu la première trilogie juste avant la sortie de l’épisode I (non, ne me jetez pas de cailloux !), et on m’avait déjà éventé toute l’histoire, si bien que je n’ai pas le souvenir d’avoir pris une claque. Toutefois, j’attendais ce nouveau film avec pas mal d’impatience, grâce au marketing Disney et à mon amour des blockbusters.
Côté blockbuster, j’ai été servie : de la baston, des effets spéciaux, des paysages grandioses, des vaisseaux spatiaux… C’était beau. En outre, j’avoue avoir bien ri aux multiples références faites à la première saga : depuis les retrouvailles de Han Solo et Léia, en passant par les épaves dispersées sur Jakku, il y en a pour tous les goûts.
Le fait que le casting fasse désormais intervenir une héroïne et un héros noir, qu’il mette en avant davantage de diversité, m’a fait chaud au cœur. Pour une fois qu’une fille n’est pas cantonnée au rôle de princesse !
Enfin, certains aspects du scénario m’ont bien plu, comme l’attrait que peut exercer le côté lumineux, ou le fait que les Stormtroopers ne sont plus forcément des clones (même si l’Anglais me souffle que ces choses existaient déjà dans l’univers étendu des romans).

Après… ce film est une resucée de l’épisode IV : on prend un jeune sur une planète désertique, on lui met un droïde mignon élément déclencheur et pif, paf, pouf, le voilà à l’assaut de la galaxie à lui tout seul ou presque, avec une mini-cantina au milieu et un final où il faut détruire une grosse base spatiale sur fond de décor “Winter is coming”. Le gros twist scénaristique (alerte spoiler), sur l’identité de Kylo Ren, bien qu’éventé à la moitié du film, paraît très vite évident.
De plus, on nous sert une introduction – comme toujours – mais sans le moindre contexte politique ni historique. Pourquoi la République est-elle dans cet état ? Pourquoi faut-il que la Rébellion persiste ? Pourquoi les jedis / Han Solo / Luke Skywalker sont-ils considérés comme des légendes ?
Enfin, ce film fait du fanservice à tous les étages (bon, c’est pas grave en soi) et, surtout, est un énorme Han Solo porn. Harrison Ford doit porter un bon tiers du film, voire plus, genre grosse figure tutélaire encombrante, et étouffe les autres personnages (mentionnons quand même que les acteurs savent jouer).

Toutefois, si nous sommes ressortis de là avec une grosse impression de “Peut mieux faire”, deux-trois pistes me semblent intéressantes à étudier : Finn serait-il un jedi, lui aussi ? Pourquoi Luke Skywalker a-t-il, à son tour, changé sa main greffée, choisissant désormais une main mécanique et non humaine (preuve à l’origine de sa volonté de conserver son humanité, par opposition à Dark Vador) ? Le personnage de Gwendoline Christie reviendra-t-il (j’espère bien que oui) ? Kylo Ren découvrira-t-il la formule du Biactol ?
Réponse en 2017 !

Marguerite

MargueriteLe Paris des années 20. Marguerite Dumont est une femme fortunée passionnée de musique et d’opéra. Depuis des années elle chante régulièrement devant son cercle d’habitués. Mais Marguerite chante tragiquement faux et personne ne le lui a jamais dit. Son mari et ses proches l’ont toujours entretenue dans ses illusions. Tout se complique le jour où elle se met en tête de se produire devant un vrai public à l’Opéra.


J’avais très envie de voir ce film dont tout le monde disait le plus grand bien et dont le sujet – inspiré par l’histoire vraie de Florence Foster Jenkins – avait tout pour me plaire. J’y ai donc traîné Lou² samedi dernier et j’ai passé un excellent moment.
En dépit des évidents passages comiques – ceux où Marguerite chante pour la première fois devant telle ou telle personnes sont grandioses, quoique assourdissants – il s’agit bel et bien d’un drame, celui d’une femme qui cherche désespérément à s’exprimer et à vivre sa passion avec le seul moyen qu’on lui a laissé : le chant. Mais c’est aussi le drame d’une personne à qui son entourage ment en permanence et s’arrange, même au pied du mur, pour lui dissimuler la vérité, par lâcheté, par intérêt ou par peur de blesser. C’est l’histoire d’une solitude, que Catherine Frot interprète à merveille.
J’ai beaucoup aimé l’atmosphère années 20 qui colore ce film – même si je suis sûre que des puristes auraient hurlé à certains détails – et contribue à nous transporter, ainsi que le choix des airs d’opéra (en dehors de ceux cordialement massacrés par l’héroïne, bien entendu). L’idée du triangle carré amoureux est également intéressante, quoique peut-être pas exploitée à fond.

Néanmoins, j’ai trouvé l’intrigue secondaire assez insipide et inintéressante. Pourquoi le jeune loup aux dents longues retourne-t-il sa veste pour finalement protéger Marguerite ? Une seconde histoire d’amour est suggérée mais de façon assez bancale, m’a-t-il semblé. Enfin, j’ai trouvé certains artifices de narration un peu lourds et redondants, et la fin un poil trop mélodramatique à mon goût.

Mais que l’on ne s’y trompe pas, c’était un excellent moment, et j’en suis sortie avec l’envie de retourner à l’opéra (comme c’est étrange). Prions pour que l’Opéra de Paris décide de monter Lakmé ou Pagliacci prochainement !

Cendrillon

CendrillonLe père d’Ella, un marchand, s’est remarié après la mort tragique de la mère de la jeune fille. Pour l’amour de son père, Ella accueille à bras ouverts sa nouvelle belle-mère et les filles de celle-ci, Anastasie et Javotte. Mais lorsque le père d’Ella meurt à son tour, la jeune fille se retrouve à la merci de sa nouvelle famille, jalouse et cruelle. Les trois méchantes femmes font d’elle leur servante, et la surnomment avec mépris Cendrillon parce qu’elle est toujours couverte de cendres…


Je le disais il y a quelques semaines, j’adore les contes de fées depuis toujours. Lorsque ce film est sorti au cinéma, j’ai regretté de ne pas avoir le temps ni l’énergie d’aller le voir. Aussi est-ce avec joie que j’ai découvert qu’il était disponible sur le système de divertissement en vol lors de mon trajet Paris-New York.
On m’avait dit que les costumes étaient très beaux et, effectivement, ils le sont. J’ai beaucoup apprécié l’idée d’habiller les “bons” héros en tenue 19ème et de laisser la méchante belle-mère et les belles-soeurs en tenues de la première moitié du 20ème siècle. Cate Blanchett est magnifique dans ses robes 1930-50 alors que ses filles sont parfaitement ridicules dans leurs vêtements rigoureusement assortis, ce qui est sans nul doute le but. En revanche, j’aimerais qu’on m’explique comment Lily James fait pour avoir une taille aussi fine… La rumeur disait que celle-ci avait été numériquement rétrécie, et j’aurais tendance à le croire !

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Néanmoins… c’est à peu près l’unique qualité du film à mes yeux. On suit les mésaventures de Cendrillon à un rythme régulier, jusqu’à la fameuse rencontre avec le prince. Et force est de constater qu’en fait, il ne se passe rien. Le prince – Richard Madden, alias Robb Stark – contemple de ses (très beaux) yeux bleus le vide intersidéral du scénario. Lily James sourit toujours ou presque. Les héros échangent à peine quelques banalités mais tombent éperdument amoureux l’un de l’autre sans qu’on en connaisse exactement les raisons – au moins dans A tout jamais, la version de Cendrillon avec Drew Barrymore (dont je suis très fan), l’héroïne faisait la morale au prince et ne s’en laissait pas conter.

Mais ce qui m’a le plus dérangée, c’est la passivité de Cendrillon. Certes le personnage n’est pas le plus intéressant des contes de fée, mais elle persiste à s’humilier et à répéter comme un leitmotiv la recommandation de sa mère mourante “Sois courageuse et gentille” dès qu’une avanie lui tombe sur la tête. Moi, j’aurais plutôt envie de lui foutre des baffes. Elle est incapable de se prendre en main et attend qu’on vienne la sortir du guêpier. Même lorsqu’il est question d’essayer la pantoufle, elle ne bouge pas du grenier où on l’a confinée, se contentant de pleurer son amour (presque) perdu et d’être sauvée par le prince en personne.
Le seul moment où l’intrigue s’éloigne un tout petit peu du dessin animé et où Ella semble manifester un semblant de personnalité est gâché moins de 10 minutes plus tard lorsqu’elle annonce royalement à sa belle-mère : “Je vous pardonne”. Aurait-il été si compliqué d’insuffler davantage de modernité à ce personnage ?
Au final, vous vous en doutez, j’ai été très déçue. Surtout, je suis un peu inquiète car c’est typiquement le genre de film que j’irai volontiers voir avec la Crevette quand elle sera plus grande, et je n’aime pas du tout l’image de la femme qu’il véhicule : soit elle se soumet docilement et sera sauvée par l’ “amour”, soit elle se révolte, tente de se frayer sa propre route et devient la méchante, la sorcière. Si le conte d’origine n’était pas forcément très subtil, cette version est franchement rétrograde.

Les Minions

MinionsA l’origine de simples organismes monocellulaires de couleur jaune, les Minions ont évolué au cours des âges au service de maîtres plus abjectes les une que les autres. Les disparitions répétitives de ceux-ci, des tyrannosaures à Napoléon, ont plongé les Minions dans une profonde dépression. Mais l’un d’eux, prénommé Kevin, a une idée. Flanqué de Stuart, l’adolescent rebelle et de l’adorable petit Bob, Kevin part à la recherche d’un nouveau patron malfaisant pour guider les siens. Nos trois Minions se lancent dans un palpitant voyage qui va les conduire à leur nouveau maître : Scarlet Overkill, la première superméchante de l’histoire.


Comme tout le monde, nous avions découvert les minions en personnages secondaires dans les aventures de Gru, héros de “Moi, moche et méchant”, et il faut admettre qu’ils nous avaient beaucoup fait rire. Aussi, lorsqu’on a annoncé la sortie d’un film qui leur était entièrement consacré, étions-nous bien résolus à aller le voir. Et bien nous en a pris.
On retrouve tout ce qui fait le comique de ces petits personnages : la bêtise crasse traversée d’éclairs d’ingéniosité, le sabir plus ou moins incompréhensible, l’obsession pour les bananes, les mimiques… De ce côte-là, on est servi, et les plus petits riront volontiers. Mais le film gagne également son pari en soignant son public plus âgé : le film est truffé de références à d’autres films, à la culture des années 60 ou aux films suivants… En outre, les réalisateurs se sont payé le luxe d’une excellente bande-son mettant à l’honneur les grands tubes anglo-saxons de la décennie (il ne faut surtout pas rater la reprise de “Revolution” après le générique).
Courez-y, on s’amuse beaucoup.

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