Fête médiévale de Loches

Ce week-end (oui, je sais, mieux vaut tard que jamais…), l’Anglais et moi étions invités à la fête médiévale de Loches. Comprenez par là qu’une compagnie amie, la mesnie de la licorne, était engagée pour l’animation de la fête, et qu’ils nous ont proposé de participer. Comme la fête commençait le vendredi mais que nous étions pris par nos obligations professionnelles, nous sommes arrivés le soir, la tente était déjà montée et le dîner nous attendait.

Au programme, rien de  bien différent de d’habitude : j’étais là pour donner un coup de main (enfin… pour prendre en charge) à la cuisine, tandis que l’Anglais devait mettre à profit ses connaissances sur l’archerie pour renseigner les foules. Nous avons retrouvé notre Présidente de la Rose et l’Epée, ainsi que Ioionette et son cher et tendre, avec lesquels nous avions fait l’animation de Gerberoy en mai dernier.

La grande innovation pour nous, qui d’ordinaire présentons la vie d’un campement d’artisans au XIIIème siècle, est que cette compagnie est spécialisée dans la même période, mais que ses animations sont presque entièrement tournées vers les enfants. On trouve une mini-quintaine, des jeux d’adresse (lancer de fers à cheval, de palets…), des jeux de réflexion (échecs), un stand de tir à l’arc et à l’arbalète, mais aussi une présentation des ordres religieux militaires, de la cuisine et de la cosmétique. Et j’avoue que je n’ai pas le contact facile avec les enfants, et qu’en voir plusieurs dizaines éparpillées dans le camp, au milieu des tentes où étaient stockées nos affaires n’était pas toujours très rassurant.

La fête n’était pas très importante en termes de fréquentation – mais il est vrai que la météo n’a pas vraiment joué en notre faveur, et que les organisateurs ont été contraints d’annuler les animations prévues le samedi soir. En revanche, on trouvait des campements un peu partout : dans la cour du château médiéval, vers le logis royal et au pied du donjon Foulques Nerra.

Et comme d’habitude, nous avons célébré cette nouvelle fête en faisant des achats ! L’Anglais m’a offert un nouveau couteau XVème (très joli et élégant, mais totalement inutile pour la cuisine : j’aurais trop peur de le casser), et nous avons fait l’acquisition d’épices (poudre de duc – mélange de cannelle, gingembre et galanga), d’un mortier en marbre (comme si ma cuisine n’était pas assez encombrée). Par ailleurs, la présidente de la Mesnie de la Licorne m’a offert de l’eau de rose très parfumée en remerciement de mes services (je réfléchis encore à son utilisation).

Fête des Remparts – Dinan 2010

Non, je ne suis pas morte étouffée par un ventilateur défectueux, ni par une crise cardiaque provoquée par le dernier Predator. J’ai juste eu une grosse flemme, et pas grand-chose à raconter.
Le week-end dernier, l’Anglais et moi nous sommes rendus à la fête médiévale de Dinan, qui a la particularité de n’avoir lieu qu’une fois tous les deux ans, et que nous avions déjà visitée en 2008. Comme la dernière fois, nous avons pu abuser de l’hospitalité de l’un des cousins de l’Anglais, qui habite avec sa famille à quelques kilomètres de la ville, dans une jolie maison avec un beau jardin plein d’hortensias (oui, en Bretagne, ça sent le cliché, mais c’était vraiment ça).

En deux ans, nous avons fait pas mal de progrès en matière de costumes et de reconstitution. Cette année, nous sommes venus avec l’idée de “représenter” deux époques, le XIème siècle anglo-saxon et le XVème siècle bourguignon (dirons-nous). Samedi fut pour moi l’occasion d’étrenner ma nouvelle robe saxonne, réalisée par l’Anglais pendant nos vacances (oui, je l’exploite honteusement). Elle n’était pas totalement finie, mais je peux déjà dire que j’ai reçu beaucoup de compliments, et que j’étais très fière car c’est le premier costume complet (chemise, robe, chausses et accessoires) entrièrement réalisé par mes soins – et ceux de l’Anglais et sa mère.

La fête était sympathique, mais nous avons eu une sensation de “manque” : pas beaucoup d’échoppes intéressantes (deux, en fait), des spectacles très orientés vers les familles avec enfants, peu de gens “bien” costumés… En effet, même si le comité des fêtes se montre “inflexible” quant à l’obligation du costume pour ne pas payer l’entrée, elle l’est beaucoup moins sur la qualité dudit costume. On retrouve énormément de robes en rideaux de grand-mère, de tuniques en acrylique, de moines à perruque, ou équivalents.

Samedi soir, après une pause bien méritée passée à goûter le cidre maison et à fabriquer du vin de noix – à l’heure où j’écris, l’Anglais a toujours les mains tachées de brun, malgré les étrillages répétés, retour en ville pour le bal. Mais soit je me fais vieille, soit je suis juste trop fatiguée, je n’ai pas du tout dansé, me contentant de discuter avec les amis que nous avons retrouvés là-bas. Et parfois, des conversations bien éloignées du sujet de la fête ! Qu’à cela ne tienne, la soirée fut chaleureuse et drôle, malgré quelques individus copieusement imbibés dans les rues quand nous sommes partis.

Dimanche matin, la pluie s’est invitée. Mais ce n’était qu’une bruine bretonne – car il est bien connu qu’en Bretagne il ne pleut que sur les imbéciles – qui s’est dissipée dans la matinée. L’Anglais voulait à toute force prendre des photos du campement tatare/russe (oui, les deux populations cohabitaient à l’exception de leurs trois batailles quotidiennes), et nous avons donc passé plus d’une heure sur place à prendre des photos, baver devant les magnifiques costumes, imaginer nos propres créations, regarder la bataille… D’ailleurs, ce spectacle était sacrément idiot. Si on ne peut pas remettre en doute la qualité d’interprétation et de reconstitution des compagnies, le scénario créé par un Français était tout simplement risible. Dans le fin fond de la steppe russe au début du XIIIème siècle, deux templiers se poursuivent suite au vol du trésor de la commanderie par l’un d’entre eux, et chacun se retrouve dans un camp : l’un russe, l’autre tatare. Il est question d’honneur bafoué, de Bretagne, de mort qui revient à la vie en pleine bataille, de trésor du temple et de Philippe le Bel… un peu n’importe quoi, osons le dire. Mais bon, à l’arrivée, nous en avons pris plein les mirettes, alors c’est l’essentiel.

Que serait une fête médiévale sans shopping ? Celle-ci n’a pas dérogé à la règle, même si nous avons été particulièrement économes : un peu d’hypocras et de colindrum, des épices, un sac de voyage en toile de lin (à moi mes aiguilles et ma laine à broder) et… des bières bretonnes et des conserves de la Belle-îloise. On ne se refait pas.
En partant, nous avons eu la joie de recevoir de la part de nos hôtes un gros bouquet de menthe fraîche ainsi que quelques brins de bergamote, qui ont embaumé la voiture sur le trajet du retour. J’espère que l’Anglais ne tardera pas à convertir ces merveilles en boisson rafraîchissante et revigorante. Un trajet étonnamment rapide, le Mont-Saint-Michel dans le lointain, des souvenirs plein la tête, tout cela nous a offert une belle échappée dans ce mois de juillet déjà bien entamé.

Fêtes johanniques de Reims

Depuis le temps qu’il traînait cet article-là, j’arrive enfin à le publier. Le premier week-end de juin, la Rose et l’Epée était en animation médiévale aux fêtes johanniques de Reims. Oui, il n’y a pas qu’Orléans qui a le privilège de célébrer la Pucelle la plus célèbre de France (on compte aussi Compiègne et peut-être Rouen, mais j’en suis moins sûre). Après avoir donc délivré Orléans, la joyeuse équipe s’est mise en route vers Reims pour faire sacrer Charles VII.

Du coup, pour fêter ça, on organise une fête médiéval avec marché, défilé, messe solennelle dans la cathédrale, tout ça, tout ça. Ca ne nous change pas vraiment d’Orléans. Et nous étions là, pour faire l’animation. Autant vous prévenir tout de suite : c’était la pire anim’ de ma vie.
Départ de Paris le vendredi soir : 30mn de retard pour l’Anglais et moi qui devons attendre les gamelles (suite à une histoire de porte de parking coincée), suivies d’un accident sur le périph’ et d’embouteillages sur l’A4, un grand classique. On doit monter le camp sur de l’asphalte, mais qu’à cela ne tienne, nous étions prévenus, on a apporté la perceuse.
En revanche, tout le reste part à vau-l’eau : les organisateurs ? quels organisateurs ? Ben ils sont rentrés chez eux après 19h (ça tombe bien, on est arrivés vers 21h). Les sanitaires ? Quels sanitaires ? Ah, vous parlez sans doute des toilettes publics (et payants). Le sommeil ? Quel sommeil ? Car oui, comment voulez-vous dormir quand vous êtes installés à 20m du parking sur lequel les cars ont fait la navette toute la nuit pour que les étudiants de Sup de Co Reims puissent aller prendre leur cuite en toute sécurité ? Je HAIS Sup de Co Reims pour toujours et à jamais.

Samedi matin : pas fermé l’oeil, très mauvaise humeur, levés à 6h30. A la maréchaussée qui passe enfin s’assurer que tout va bien braves citoyens, nous demandons pourquoi ils ne sont pas intervenus. “Fallait appeler le 17.” Restons calmes, il n’est pas encore 7h. L’heure tourne et nous avons deux problèmes de plus en plus pressants : pas d’eau ni de bois. Entendez par là que pour le petit dej, c’est mal parti. Après un premier organisateur d’une incurie incroyable (en gros, strictement rien à f*** de nos problèmes, on ne lui rapporte pas d’argent), un second nous fait livrer le bois et installer l’eau vers 9h30 et nous apprend qu’une école à quelques rues de là nous est ouverte pour les sanitaires.
La journée s’écoule difficilement : il fait une chaleur épouvantable et je suis aux cuisines, le bois est encore vert et dégage une fumée très irritante, et… la présidente a eu la bonne idée de nous faire faire des beignets ! Trois heures au-dessus de la marmite d’huile. Le cuistot en chef tombe d’épuisement (et d’intoxication) vers 18h30, j’ai tout juste le courage de commencer le dîner avant de m’effondrer à mon tour.

En comparaison, la nuit de samedi à dimanche est presque tranquille : nous sommes tellement épuisés que nous dormons d’une traite. Au lever grosse inquiétude : l’orage menace. Nous commençons à ranger et démonter une tente jusqu’à nous rendre compte… que la présidente a oublié de fermer sa voiture à clé hier soir, et qu’elle s’est donc fait voler, entre autres, son GPS et la clé du box où sont rangées nos affaires à Paris. Ambiance.
Comme hier, très peu de monde sur le camp, ambiance foire à la saucisse chez les exposants, ambiance Action Française ailleurs… Et à midi : l’Orage. Avec une majuscule tellement il est énorme. En quelques minutes, il faut rattraper l’auvent qui s’envole, fermer les échoppes, déménager tout le matériel à l’abri… et manger sur nos genoux, parce que le déjeuner était déjà prêt.

Forcément, une telle journée n’était pas faite pour calmer nos nerfs déjà bien éprouvés, et le démontage et le retour au box furent encore l’occasion de belles engueulades et de quelques drames. En tout cas, une chose est sûre : Reims, plus jamais ! Et n’y allez pas, c’est pourri (en revanche la cathédrale est magnifique).

Fête médiévale de Provins

Maintenant que j’ai un peu avancé dans la narration de notre périple à Tokyo (bon sang, heureusement que ça n’a pas duré deux semaines), je vais essayer de rattraper un peu le retard – ou de ne pas trop en prendre, au choix. Samedi, c’était la fête médiévale de Provins, ou la plus grande fête médiévale française au Nord de la Loire. Grande par la taille, hein. Parce que plus les années passent, plus j’ai l’impression d’aller à une foire sur le thème du Moyen-âge.

Cette année, notre compagnie n’avait pas été renouvelée pour l’animation, aussi avions-nous décidé chacun de son côté d’aller à la fête en touristes. Entrée payante même pour le gens costumés, il est bien clair que la municipalité a décidé de tirer le plus d’argent des visiteurs – mais bon, il est évident qu’on ne reviendra pas en arrière. Le temps n’était pas vraiment de la partie et jouait un peu avec nos nerfs (pleuvra ? pleuvra pas ? assez ? trop ?).

Parmi les temps forts, notons le morceau de concert des Derniers Trouvères entendu dans la collégiale Saint-Quiriace (où Jeanne d’Arc a entendu la messe… décidément, nous sommes poursuivis par ce personnage). L’endroit est lumineux et dispose bien entendu d’une belle acoustique, et c’est un plaisir de déambuler dans les allées latérales au son des chansons et de prendre quelques photos.
Comme souvent, nous avons passé l’essentiel de la journée à déambuler de stand en stand pour retrouver nos connaissances et échanger les dernières nouvelles. Pour faire un peu de shopping, aussi. Parmi les nouveautés de l’année, l’Anglais a décidé de se mettre à la teinture de tissu. Je pense que quelques grands moments nous attendent dans la cuisine cet été, et je ne manquerai pas de vous les raconter par le menu. Après moult hésitations, il s’est donc décidé pour de la teinture à la gaude (jaune) et à la garance (rouge) et a acheté les matières premières nécessaires.

Déjeuner sous la pluie en milieu d’après-midi à la Cour des saveurs, enseigne bien connue pour ses plats préparés et ses délicieux de pâtés à l’ancienne – dont le poulet à l’hysope, mon préféré. Menu du jour : pâté de canard à la sauge, bourguignon de boeuf et flan de courgettes (bon cette dernière recette est plus renaissance que médiévale, mais c’était très bon quand même).
La journée est somme toute passée très vite, et nous songions à repartir – non, pas envie de tenter le bal avec le terrain sablonneux encore un peu humide et la perspective du déjeuner de famille dimanche – quand Velay Création nous a demandé un coup de main pour tenir leur boutique le temps d’aller faire une course. Et là, en une demi-heure, nous avons réussi à faire un chiffre relativement correct : nous avons vendu une cape, trois chapeaux, une cale… A tel point qu’on ne voulait plus nous laisser partir !

Quoiqu’il en soit, plus le temps passe, plus je trouve que la fête de Provins est prétexte à tout et n’importe quoi, des danseuses orientales, la cour du roi Arthur (en vrai tissu de canapé)…  Bien entendu, on sait à quoi on s’expose et on y va quand même, mais je pense que la première fois c’est toujours une petite déception. J’ai surtout été désagréablement surprise par la quantité de jeunes adultes bien décidés à se prendre la cuite de l’année : en train de boire sur les pelouses dès 14h, ivres à 17h, revendiquant le fait de boire la nuit entière… étrange conception de la fête.
Heureusement, il reste des points positifs, le bonheur de voir des gens que l’on croise tous les trois ou six mois, le plaisir de faire du shopping, de poser pour les inconnus parce que nos costumes se remarquent, de manger une couronne aux pétales de roses… Une journée, en fait, c’est suffisant.

Opus Manuum

Les plus perspicaces d’entre vous n’auront pas manqué de remarquer que j’ai antidaté ce post. Ben oui, j’essaie d’avoir des articles à intervalles à peu près réguliers. Bref. En ce chaud week-end de Pentecôte, l’Anglais et moi, accompagnés de la Relieuse et de la Couturière, sommes partis au fin fond du Limousin pour participer à l’Opus Manuum.

De quoi s’agit-il ? Un rassemblement de reconstituteurs centré sur le Moyen-âge, et exclusivement civil (pas d’arme sur le campement, donc). Centré sur le travail manuel et les métiers anciens, l’évènement a pour but de faciliter les échanges et apprentissages techniques. Bon, pour cette partie, c’était un peu léger. Mais pour le reste, c’était un super campement, presque des vacances, sans obligation d’horaires ni groupe, un vrai bonheur.

Nous étions installés avec la Compagnie de la Rose des Sables, dont un certain nombre de membres fait également partie de la Rose et l’Epée. Nous avons sans vergogne squatté leur auvent et leurs immenses tables, mais avions décidé de prendre les repas de notre côté. Ben oui, tant qu’à faire, je voulais expérimenter de nouvelles recettes. Au menu : tourte à la viande, riz engoullé, poulet sauce verte, sanglier à l’hypocras, et darioles – recettes à la demande.
Arrivée le samedi en fin de matinée et installation de notre tente (et du bordel), puis après-midi libre consacrée entre autres à des finitions de couture – ah l’Anglais et sa superbe cotte longue bleue, ou les ourlets de la mort. Seule ombre au tableau : il fait chaud. Le thermomètre a flirté avec les 30° tout le week-end, et nous l’avons bien senti passer.

Dimanche matin, les garçons (et une fille) ont pu éprouver leurs muscles et leur virilité en disputant une partie de soule à la crosse. La soule est plus ou moins considérée comme l’ancêtre du football : c’est un jeu de balle au pied, qui opposait généralement deux villages. Sport violent, sans règle, il n’était pas rare que l’issue en soit tragique et sanglante. Ici, la balle n’était pas jouée au pied, mais à la crosse, ce qui fait dire aux fervents de ce sport qu’il s’agit de hockey sur bouse. L’Anglais a pu faire montre de son endurance, et surtout mettre à profit son passé de base-baller.

Comme il faisait trop chaud pour travailler, longue sieste à l’ombre près de la Vienne, et atelier douche au baquet dans la tente (ça demande un peu d’organisation mais c’est quand même très rafraîchissant).
En fin d’après-midi, second temps fort du week-end : le concours de boissons et desserts médiévaux. Fidèle à l’idée de reconstituer le XIIIème siècle, j’avais décidé de réaliser une recette de la cour de Saint Louis, mais cela me faisait courir avec handicap : en effet, le goût du XIIIème se porte beaucoup plus sur l’acide que sur le sucré et mon pomaceum, mousse de pommes acidulée, n’a pas rencontré un grand succès. En revanche, le vin de menthe de l’Anglais est arrivé quatrième du concours, ce qui est une belle performance. Il a même gagné un prix : du miel… pour faire d’autres boissons !

Dimanche soir, dernier temps fort : le banquet aux chandelles. Chacun apportait de quoi manger et on partageait. Mon sanglier à l’hypocras et aux navets a rencontré un certain succès, de même que les délicieuses crêpes aux lardons de l’Ewok ou le cochon au cognac de nos voisins d’en face. Les bouteilles ont également circulé, ce qui fut l’occasion de finir le vin de menthe et le cidre, et de goûter tout un tas de choses plus ou moins surprenante, dont du sang de viking (ne me demandez pas ce qu’il y avait dedans).

Un certain joueur de vielle s’est mis à jouer, et l’Anglais et moi avons interprété quelques danses au milieu des tables. Il y a eu de la musique, des chansons, encore de la boisson et des restes de nourriture un peu partout. Ce fut aussi l’occasion pour les Auvergnats de nous chambrer, nous les Parisiens (enfin l’Anglais et moi…) qui vivons comme des fous sans verdure et à des prix hallucinants (mais nous au moins on peut voir des films russes en VO le dimanche soir :D).

Lundi matin, nous avons replié nos affaires car une longue route nous attendait, d’abord vers Paris, puis, le lendemain, vers Tokyo. Mais ceci est une autre histoire.


Balti, mascotte de l’équipe


On peut tout faire avec des restes de cire… y compris une bougie en forme de templier

(copyright Brunal)


Mes superbes (et délicieuses) darioles


Un naturiste méd’

Paris, ville rayonnante

Samedi matin, l’Anglais et moi étions debout de bonne heure, et nous avons donc décidé d’aller (enfin) visiter l’exposition Paris, ville rayonnante au musée de Cluny, consacrée à l’essor architectural de la ville au XIIIème siècle. Ça alors, c’est précisément l’époque et le lieu que nous représentons avec la Rose et l’Epée.

Bon, c’est une expo à Cluny, me direz-vous, donc assez courte. Si l’on compare avec celle sur les Celtes et les Scandinaves, il y a du progrès : quatre salles d’exposition et des cartels plutôt intéressants (dont un sur les juiveries de Paris). Malheureusement, la plupart des éléments présentés, certes très beaux, sont essentiellement des fragments architecturaux comme des colonnes, des chapiteaux, clés de voûte…
Nous avons néanmoins apprécié la seconde partie de l’exposition, plus orientée sur la statuaire et les aspects plus quotidiens de la vie à Paris. Quelques éléments intéressants pour des reconstituteurs acharnés – en particulier une statue que l’Anglais a shootée sous toutes les coutures pour en avoir les détails, mais sans prendre de cliché en pied.

Quoiqu’il en soit, ce fut une jolie balade, l’occasion de remettre les pieds dans ce vénérable hôtel du quartier latin et de prendre l’air alors qu’il faisait enfin du beau temps.
Je décerne une mention spéciale au jardin médiéval installé à l’angle des boulevards Saint-Michel et Saint-Germain. J’étais allée le visiter lors de son inauguration il y a huit ou neuf ans, et avais été assez déçue, mais aujourd’hui, il est à la fois foisonnant, reposant et agréable.

 

Bataille de Gerberoy

Ce week-end, l’Anglais et moi avons eu la chance de participer à la reconstitution de la batailler de Gerberoy, dans le village du même nom, près de Beauvais.

Gerberoy est un magnifique petit village perché sur une colline – répertorié parmi les 100 plus beaux villages de France – qui fut le théâtre, en 1435, d’une défaite anglaise face aux troupes françaises inférieures en nombre. En février dernier, Ioionette et son cher et tendre ont entendu parlé de la bataille et de sa commémoration, ce qui nous a poussés à présenter notre “candidature” pour l’animation. Pour la troisième année consécutive, l’association La Gerboréenne a donc proposé une reconstitution de la bataille et de la vie quotidienne au XVème siècle.

Pour nous, c’était l’occasion d’étrenner tout le matériel acheté à Pontoise, mais aussi de vérifier que nous étions capables d’assumer une vie de camp indépendamment d’une association. Pari gagné ! Malgré une 107, nous avons pu transporter tout notre barda (dont vous avez un aperçu ci-contre), monter le campement, assurer les repas pour cinq personnes pendant deux jours, et surtout passer un excellent week-end.

Nous étions installés avec Brunal, qui appartient aussi à l’association la Rose et l’Epée. Pendant que ce dernier expliquait avec une patience infinie – personnellement j’aurais pété les plombs – l’évolution de l’équipement militaire et faisait essayer casques, boucliers et armes aux petits (et aux plus grands) ravis, l’Anglais fabriquait ses flèches, avec un certain succès.

En effet, l’arc était l’ “arme de destruction massive” anglaise, et la clé de leur supériorité militaire pendant la majeure partie de la guerre de cent ans. Du coup, pour reconstituer une bataille avec des archers anglais, quoi de mieux qu’un fléchier (fletcher, en VO) pour expliquer la fabrication, les différents types de flèches et l’utilisation de cette arme redoutable !

Quant à moi, je me suis “cantonnée” à la cuisine. Après les désormais célèbres tourte à la viande et porc aux pommes, j’avais décidé d’innover et de tester des recettes nouvelles. J’ai donc opté une ambroisine de poulet aux fruits secs – et c’est officiel, je ne supporte pas les fruits secs autres que les pignons, amandes ou pistaches, même si c’était très bon – et un brouet d’orge – sorte de risotto d’orge, oignons, poireaux et navets – servi avec du jambon cru.

Nous avons accueilli Ioionette et Amaël sur le campement durant ces deux jours, et ils nous ont régalés de gâteau aux poires. Mademoiselle est restée sur le camp pour tisser du galon – succès phénoménal auprès de la plupart des femmes – et Monsieur est allé conter avec la mesnie de la licorne.

Mais le temps fort du week-end, c’était bien entendu les deux batailles, auxquelles l’Anglais a eu la permission de participer en tant qu’archer… je vous laisse deviner dans quel camp ! Au programme négociations plus ou moins musclées, mêlées, tirs d’archers et d’arbalétriers, salves d’artillerie… et moutons en déroute – la mêlée avait lieu dans un champ. Les Anglais ont perdu les deux batailles, et bientôt ils perdront la guerre, mais cela n’empêche pas les chouettes souvenirs comme dirait le petit Nicolas.


Les Français rejoignent leur camp


Le camp anglais


Les archers


La porteuse d’eau


Un très beau cheval un peu têtu


Salve d’artillerie et mêlée


Bonus : le chat découvre les peaux de mouton !

Fêtes Johanniques d’Orléans 2010

J’avoue. J’ai honte. J’ai fanfaronné en déclarant que ma vie sociale reprenait. Le chat n’a pas été très coopératif, en ne nous permettant pas d’aller au cinéma vendredi matin (oui, deux heures toute seule dans la voiture, elle était contre).

En revanche, nous avons profité de notre week-end mensuel à Orléans pour assister aux fêtes johanniques. Nous étions là en touristes, sans campement à gérer, et donc libres de déambuler. Après avoir redouté la pluie toute la soirée et le matin, nous sommes partis vers l’île Charlemagne par temps un peu frais – qui ne m’a pas permis de crâner avec la kirtle en lin prêtée par Ei.

Déambulation sur le terrain, arrêts divers… Le programme fut assez classique. A souligner quand même la longue pause sur le campement de La mesnie de la licorne, avec laquelle nous serons en animation cette semaine.

Orléans, c’est surtout pour nous l’occasion de retrouver les amis de la taverne médiévale, qu’ils campent, dansent, jouent de la musique ou fassent du négoce. Nous avons ainsi pu grignoter et boire par-ci par-là, et je me suis octroyée une petite pause danse, avec bourrée d’Avignon et bransle du petit gentilhomme.
Et pour finir cette brève journée de fête, l’Anglais et moi avons encore fait un peu de shopping. Un délicieux hypocras, du safran, du saucisson à l’hypocras et last but not least, un couteau chacun pour nos futures animations.

PS : en fait, la pluie a fini par tomber le lendemain après-midi, et a trempé l’Anglais et son père qui couraient les greens.

Marché de Pontoise – Avril 2010

Tel le marronnier, le marché de Pontoise est revenu ce week-end, et avec lui la perspective de dépenser plein de sous en trucs qui dépassent sans doute les gens normaux. Cette année, l’Anglais et moi avons un programme chargé en évènements médiévaux, et notamment deux où nous serons indépendamment de notre association, c’est pourquoi nous avons besoin de matériel pour monter notre propre campement.

Vous raconter par le menu les deux journées de shopping serait un peu fastidieux, car il ne s’est pas forcément “passé” beaucoup de choses, mais je peux vous donner un aperçu de nos courses. Parmi les choses vraiment nécessaires, il y avait une marmite et d’autres ustensiles de cuisine (pot à cuire et poêlon), un seau (faut bien se laver et faire la vaisselle !) et une table (photo ci-dessous). Bien entendu, notre tendance à dépenser nous a rattrapés : livres de partitions et nouveau chapeau pour l’Anglais, quelques galons, du tissu (oui, encore, j’avoue…), du boire (nouveauté : le colendrum, vin blanc à base de groseille ; de la tisane à base de maniguette, de rose et de marjolaine) et du manger (pâtés médiévaux et préparations antiques).

Et avec tout ça, rendez-vous à Gerberoy les 8 et 9 mai, et à Reims les 5 et 6 juin !

Journée médiévale de Montmagny

Hier, la saison a repris. Entendez par là que nous avons de nouveau la possibilité de camper dans les lieux publics, de nous balader en costumes et de faire à manger sur un feu de bois (entre autres). Pour étrenner la saison – et comme il est quand même tôt, en tout cas dans le Nord de la France – nous étions engagés pour une animation à Montmagny, petite commune du Val d’Oise.

Malheureusement, si le début de la semaine était prometteur niveau beau temps, dimanche nous avons affronté la bruine et des températures plus fraîches. J’ai donc pu étrenner le nouveau manteau saxon de l’Anglais – qui passe néanmoins très bien comme couverture – et attraper un petit rhume au passage.

Comme à notre habitude, nous représentions la vie d’une troupe d’artisans à l’extrême fin du XIIIème siècle, avec des activités aussi diverses que le travail du cuir, la vannerie, la fabrication de flèches ou d’armement plus lourd, la broderie, la cuisine, l’enluminure…


Dame Caro, maîtresse brodeuse de la Rose et l’Epée

Parmi les autres animations, nous avons entendu – souvent – tonner la bouche à feu, mais aussi un peu de musique et de danses. Un tout petit marché complétait cette fête, qui faisait la part belle aux campements et aux spectacles. Bien entendu, nous n’avons pas pu résister à l’appel de l’estomac et avons rapporté du saucisson.
C’était donc une sortie agréable, car nous n’avons pas eu trop de monde, ce qui nous a permis de rôder un peu nos discours et nos explications. Prochain rendez-vous pour la Rose : les fêtes johanniques de Reims, début juin.